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Ce documentaire illustre à quel point le chalutage est un véritable fléau pour les fonds marins

"C'est aussi destructeur que de raser au bulldozer une forêt ancienne locale ou la forêt amazonienne"

Dans son dernier documentaire Ocean, David Attenborough a partagé des images inédites révélant les effets dévastateurs du chalutage de fond sur les fonds marins. Nous voyons notamment la vue réelle du chalut tandis qu’il ramasse d’innombrables poissons qui tentent désespérément d’échapper à leur destin tragique. Explications.

Le chalutage de fond est une méthode de pêche très répandue. Il consiste à traîner un énorme filet sur le fond marin, capturant des centaines, voire des milliers, de créatures marines d’un seul coup. Il s’agit d’une approche brutale qui ne fait aucune distinction entre les espèces. En effet, la plupart des poissons capturés ne correspondent pas du tout aux attentes des pêcheurs et meurent malgré tout.

« J’ai vu des prises accessoires sur le pont des chalutiers, mais comme tout le monde, je n’avais jamais vu ce que le chalut faisait sous l’eau », a déclaré Enric Sala, écologiste marin, producteur exécutif et conseiller scientifique d’Ocean. « Être au niveau du filet et voir toutes ces pauvres créatures tenter de s’en échapper, c’est quelque chose que personne d’autre n’avait vu. »

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— cybercrisi / Shutterstock.com

« Plus des trois quarts des prises d’un chalutier peuvent être jetés », a expliqué David Attenborough dans le documentaire. « Difficile d’imaginer une façon plus gaspilleuse de pêcher. Le chalutage ravage également le fond marin lui-même, car la lourde chaîne ou poutre qui maintient le filet ouvert s’écrase sur tout rocher ou faune aquatique sur son passage, tout en draguant des tonnes de sédiments. Les chalutiers déchirent le fond marin avec une telle force que leurs traces de destruction peuvent être vues depuis l’espace. »

Toby Nowlan, réalisateur et producteur d’Ocean, ajoutant : « En termes d’impact sur les gaz à effet de serre et d’ampleur des dégâts causés aux habitats locaux, c’est l’équivalent pour l’océan de la déforestation. Cela se produit partout autour de l’océan, y compris dans nombre de nos zones protégées. La différence, c’est que c’est aussi destructeur que de raser au bulldozer une forêt ancienne locale ou la forêt amazonienne. Si ma forêt ancienne locale, Leigh Woods, était simplement rasée au bulldozer, toute la ville serait en émoi, mais voilà ce qui se passe sous l’eau. Si les gens ne s’insurgent pas contre le chalutage, c’est parce qu’il est resté caché. »

Par ailleurs, 10 millions de poissons ont été dévorés en quelques heures seulement dans la mer de Barents.

Par Cécile Breton, le

Source: Futurism

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