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La démence est une maladie qui peut se manifester de plusieurs manières différentes. Si certaines formes de démence sont courantes et bien comprises par la science, d’autres sont rares et difficiles à cerner. Pour l’une de ces formes rares de la maladie, des scientifiques ont trouvé un moyen qui pourrait retarder son apparition.

Qu’est-ce que la démence fronto-temporale ?

Également appelée dégénérescence fronto-temporale (DFT), la démence fronto-temporale est une maladie caractérisée par la dégénérescence progressive des lobes frontaux et temporaux du cerveau. Contrairement aux formes plus courantes de démence, la DFT a tendance à frapper les individus plus tôt dans la vie, généralement entre 40 et 65 ans. Cette forme de démence est plutôt rare, et elle ne touche que 10 à 15 personnes sur 100 000 en France. Si cette maladie est assez peu connue du public, elle a gagné plus d’attention depuis qu’on a appris que l’acteur américain Bruce Willis en souffre.

En ce qui concerne la particularité de la DFT, elle réside dans son impact sur la personnalité, le comportement et le langage. Cela se manifeste souvent par des changements profonds qui peuvent être profondément pénibles à la fois pour les personnes touchées et pour leurs proches. À mesure que la DFT progresse, les individus peuvent présenter une gamme de symptômes, allant de l’apathie et du retrait social à un comportement impulsif et des difficultés de compréhension du langage.

Comme pour toutes les formes de démence, il n’existe pas de remède pour guérir de la DFT. Il est important de savoir que s’il n’existe aucun traitement curatif ou retardateur pour cette maladie, c’est parce que les scientifiques n’ont pas encore réussi à déterminer ses causes exactes. Dans une nouvelle étude, des chercheurs de l’université de Lund, en Suède, ont cependant réalisé de nouveaux progrès dans la compréhension de la DFT.

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— Fer Gregory / Shutterstock.com

Un espoir pour les patients souffrant de DFT ?

Selon les résultats de l’étude publiée dans la revue Brain Communications, il existe un pli du cerveau qui pourrait déterminer la résilience de chaque individu face à cette maladie. Les scientifiques ont expliqué que durant leur développement dans l’utérus, les fœtus développent divers plis sur les deux côtés de leur cerveau, qui joueront plus tard un rôle important dans notre fonction cognitive. Parmi les derniers plis qui se forment figurent les sillons paracingulaires, et l’on sait que ce type de pli en particulier améliore la cognition chez les individus qui en possèdent.

Il faut ainsi comprendre que certaines personnes n’ont qu’un seul ou pas du tout de sillon paracingulaire. Dans la mesure où ce pli se situe dans la même région où les lésions liées à la démence se produisent, les scientifiques ont décidé de s’y intéresser de plus près. Pour ce faire, ils ont étudié les images IRM du cerveau de 186 personnes chez qui une démence fronto-temporale avait été diagnostiquée. Parmi ces patients, 57 % d’entre eux présentaient un sillon paracingulaire du côté droit de leur cerveau. Chez ces derniers, il a été constaté que les symptômes de la démence étaient retardés en moyenne de deux ans et demi par rapport à ceux qui n’avaient pas de sillon paracingulaire.

D’après les chercheurs, cela signifie que ce pli pourrait retarder l’apparition des symptômes de la démence. En revanche, il a aussi été constaté qu’une fois les symptômes apparus, les patients présentant ce pli cérébral sont devenus malades plus rapidement et ont survécu moins longtemps que les patients qui n’en avaient pas. Pour l’instant, les chercheurs ne peuvent donc pas se prononcer sur le rôle de ce pli, mais ils pensent qu’il pourrait servir de « réserve cérébrale » – c’est-à-dire une structure qui assure la résilience à une maladie avant que les symptômes ne se développent. Pour aller plus loin, voici les 12 façons de réduire considérablement votre risque de démence.

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