En plus de ralentir la propagation du Covid-19, le confinement dans plusieurs pays du monde a également entraîné une chute soudaine de la pollution de l’air par l’ozone. La NASA estime que cette chute est due en grande partie aux réductions d’émissions en Asie et en Amérique au cours de l’année dernière.
L’ozone, un danger dans l’air troposphérique
Rappelons tout d’abord que lorsqu’il est situé dans la stratosphère, l’ozone nous protège des ultraviolets durs émis par le soleil. En revanche, dans l’air troposphérique, la couche la plus proche de la Terre, il contribue au réchauffement climatique et nous expose à sa chimie active. Il peut notamment irriter les poumons et augmenter le risque de décès liés aux maladies cardiovasculaires ou respiratoires.
L’ozone est un polluant que nous n’émettons pas directement dans l’atmosphère. En effet, il se forme lorsque la lumière du soleil interagit avec les oxydes d’azote, qui sont libérés dans l’air par les usines, les automobiles, les centrales électriques et les raffineries. En revanche, la relation entre l’ozone et les oxydes d’azote dans la troposphère est difficile à prévoir, car des éléments comme la météo et la présence d’autres polluants sont à prendre en compte. Les scientifiques ont donc vu les confinements de l’année dernière comme une opportunité pour comprendre les impacts d’une réduction rapide de l’activité humaine et des polluants sur l’atmosphère.
Des chutes miraculeuses en 2020
Les chercheurs indiquent que l’arrêt de nombreux flux économiques provoqués par la pandémie au cours de l’année dernière a entraîné une incroyable baisse de l’ozone dans l’air troposphérique. En juin 2020, sa concentration a notamment chuté de 2 % dans le monde, ce qui équivaut à environ six millions de tonnes. Si cette diminution ne semble pas énorme, il faut savoir que cet exploit a été réalisé en huit mois, alors qu’il aurait fallu quinze ans pour le réaliser en l’absence des mesures sanitaires liées à la pandémie de coronavirus.
Les plus grandes réductions d’oxyde d’azote ont été notifiées dans les pays ayant instauré des mesures sanitaires strictes. En Chine, la fermeture des frontières en début d’année avait entraîné une baisse de 50 % de ces polluants. Lorsque les mesures de quarantaine ont également été adoptées aux États-Unis, en Europe, au Moyen-Orient et en Asie occidentale, les émissions ont chuté de 18 à 25 %.
D’après l’OMS, la pollution de l’air est à l’origine du décès de plus de sept millions de personnes chaque année. En mars 2020, des estimations en Chine ont révélé que seulement deux mois de réduction de la pollution avaient sauvé la vie de 4 000 enfants de moins de cinq ans et de 73 000 adultes. Malheureusement, la baisse de l’ozone serait temporaire. Avec la reprise des activités économiques, la pollution risque d’augmenter.
Par Kanto Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
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