L’excédent de graisse dans le corps est un problème qui touche de plus en plus d’enfants et d’adolescents dans le monde. Alors que le surpoids et l’obésité infantiles sont déjà source de nombreux problèmes de santé, un autre trouble vient s’ajouter à la liste : la schizophrénie.
Les impacts du surpoids sur la santé des enfants
Rien qu’en France, il est estimé que plus de 20 % des enfants et des adolescents entre 6 et 17 ans sont en surpoids. Et parmi eux, plus de 5 % sont en situation d’obésité. Malheureusement, le surpoids et l’obésité sont des problèmes qui touchent de plus en plus d’individus – dont de très nombreux enfants – dans le monde, et les risques sanitaires que cela implique sont graves. Chez les enfants, le surpoids est notamment un facteur de risque majeur pour les maladies cardiovasculaires, le diabète, les problèmes respiratoires – comme l’asthme et l’apnée du sommeil –, les problèmes articulaires et les problèmes orthopédiques.
Tout cela sans oublier les impacts psychologiques et émotionnels du surpoids chez les enfants. En effet, le surpoids infantile est largement source de mauvaise estime de soi, de stigmatisation et même de mauvais résultats scolaires chez les enfants. Mais l’impact du surpoids sur la santé mentale des enfants pourrait être encore plus grave que cela. D’après une récente étude réalisée par les chercheurs du Capital Medical University en Chine, les enfants en surpoids ont un risque plus élevé de développer certains troubles psychiatriques.
Le surpoids pourrait altérer le bon développement du cerveau chez les enfants
Les chercheurs ont voulu avoir un aperçu de l’impact du surpoids infantile sur plusieurs maladies mentales, notamment la schizophrénie, les troubles obsessionnels compulsifs (TOC), la dépression, l’anxiété et la maladie d’Alzheimer. Et d’après les résultats de l’étude publiée dans la revue Science Advances, il existe un lien significatif entre un indice de masse corporelle (IMC) élevé dans l’enfance et le risque de développer des TOC et/ou de la schizophrénie à l’âge adulte. D’ailleurs, les résultats de l’étude suggèrent un effet causal direct du surpoids pendant l’enfance sur l’occurrence de ces maladies à l’âge adulte.
En revanche, l’étude a également montré que l’IMC à l’âge adulte n’avait aucune incidence significative sur ces maladies. « Notre étude fournit des preuves convaincantes de l’effet direct et durable de l’IMC de l’enfance sur le risque de schizophrénie plus tard dans la vie, indépendamment de l’IMC à l’âge adulte et des facteurs liés au mode de vie », ont notamment déclaré les auteurs l’étude. Les chercheurs ont précisé que l’étude n’a pas permis de déterminer pourquoi le surpoids infantile entrainait un risque accru de développer ces maladies ni pourquoi cela ne semblait plus être le cas à l’âge adulte.
Ils pensent cependant que cela pourrait dû au fait que l’excès de graisse corporelle peut affecter la structure du cerveau au cours de certaines phases critiques de son développement. Face à ces résultats, les chercheurs ont souligné l’importance de prendre des mesures précoces pour lutter contre le surpoids et l’obésité infantiles. « Notre étude fournit des preuves solides aux décideurs politiques et aux professionnels de la santé pour développer des interventions ciblées visant à réduire l’obésité infantile et à atténuer ses conséquences à long terme sur la santé mentale », ont déclaré les auteurs de l’étude. Par ailleurs, un médicament anti-obésité a entraîné une diminution du poids corporel de 20 % lors d’essais cliniques.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Newsweek
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