depression
— SG SHOT / Shutterstock.com

Le sommeil et la santé mentale sont deux aspects intrinsèques du bien-être humain, intimement liés dans une danse complexe. Si l’on dit souvent que les problèmes de sommeil sont parfois des signes de trouble de la santé mentale, une étude a montré que ne pas dormir peut également soulager la dépression chez certaines personnes.

Un lien complexe entre le sommeil et la dépression

S’il est bien établi que le sommeil joue un rôle crucial dans le maintien de la santé physique, son influence sur le bien-être mental et émotionnel est tout aussi importante. De nombreuses études ont révélé une association bidirectionnelle entre ces deux phénomènes, chacun influençant et exacerbant l’autre. La recherche a notamment montré que les troubles du sommeil sont des précurseurs de la dépression. En effet, les problèmes comme l’insomnie, le sommeil fragmenté et la somnolence diurne excessive peuvent être des signes avant-coureurs de la dépression.

D’un autre côté, les troubles mentaux, notamment la dépression, perturbent souvent les habitudes de sommeil normales, entraînant de l’insomnie, de l’hypersomnie ou des cycles veille-sommeil irréguliers. Ainsi, de manière générale, les relations entre la dépression et les problèmes de sommeil sont généralement négatives. Cependant, une nouvelle étude réalisée par les chercheurs de l’université de Pennsylvanie a montré que dans certains cas, la privation de sommeil pourrait être moins négative qu’on ne le pense pour la dépression.

En effet, selon les résultats de l’étude publiée dans la revue PNAS, rester éveillé pendant toute la nuit de temps en temps peut soulager la dépression. Pour aboutir à leurs conclusions, les chercheurs ont utilisé l’IRMf pour cartographier et mesurer les fonctions cérébrales de 54 personnes sans antécédents de troubles psychiatriques et de 30 patients souffrant de dépression majeure. Les tests ont été réalisés après une bonne nuit de sommeil pour certains participants, et une nuit entière de privation de sommeil pour les autres.

depression

Une technique qui marche, mais pas pour tout le monde

Notons que les participants qui devaient se priver de sommeil n’avaient droit à aucune distraction (comme la lecture, la télévision, les smartphones ou des exercices) ni à des produits contenant de la caféine. Ils avaient également pour consigne de ne pas fermer les yeux pendant trop longtemps. L’objectif des chercheurs était de comprendre pourquoi certaines personnes ressentent des effets positifs après une privation de sommeil alors que cela provoque généralement des conséquences négatives.

La plupart des participants privés de sommeil ont montré une détérioration de leur humeur immédiatement après leur nuit sans sommeil. Cependant, 43 % des participants atteints de dépression ont connu une amélioration de leur humeur. D’un autre côté, les résultats IRMf ont montré qu’après une nuit de privation totale de sommeil, l’amygdale présentait une connectivité accrue au cortex cingulaire antérieur. Notons que l’amygdale est la région pivot du cerveau affectée par la dépression.

Le cortex cingulaire antérieur, quant à lui, est la région du cerveau associée à l’expression émotionnelle, à la prise de conscience, à la gestion de la douleur et à la répartition de l’attention. Les chercheurs ont également découvert qu’une meilleure connectivité entre l’amygdale et le cortex cingulaire aidait à réguler la mauvaise humeur autant chez les personnes saines que chez celles qui souffrent de dépression. Selon les scientifiques, ces découvertes donnent de nouvelles pistes pour des traitements contre la dépression. Pour savoir si vous souffrez de dépression, faites notre test.

S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments