Il existe un grand nombre de facteurs qui peuvent influencer l’occurrence et la progression de la maladie d’Alzheimer, et des scientifiques en ont récemment identifié de nouveaux. D’après leur étude, il s’agit de protéines anormales qui se propagent très rapidement.
Les accumulations de protéines de la maladie d’Alzheimer
Au cours des dernières années, il a été largement prouvé que la maladie d’Alzheimer est en grande partie causée par une accumulation anormale – appelée fibrille – de protéines mal repliées dans et autour des cellules cérébrales. Certaines de ces protéines ont déjà été identifiées par les scientifiques, et l’une d’entre elles est notamment le bêta-amyloïde. Les dépôts de bêta-amyloïde forment des plaques autour des cellules cérébrales. Une autre protéine que l’on sait responsable de la maladie d’Alzheimer est appelée tau. Les dépôts de protéines tau forment des enchevêtrements dans les cellules cérébrales.
Mais ce ne sont certainement pas les seules protéines impliquées dans le développement de la maladie d’Alzheimer. Dans une nouvelle étude, des chercheurs du Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche en Suisse ont identifié de nouvelles protéines liées à la maladie d’Alzheimer. D’après les résultats de l’étude publiée dans la revue Science Advances, les fibrilles que forment ces protéines mal repliées toxiques ont la particularité d’être très actives et de se propager très rapidement, ce qui ne peut que favoriser la propagation de la maladie dans le cerveau.
Une nouvelle sous-espèce de fibrille protéique aux propriétés uniques
Pour aboutir à leurs conclusions, les chercheurs ont utilisé une approche innovante pour étudier les protéines potentiellement liées à la maladie d’Alzheimer dans leur état naturel. Contrairement aux méthodes traditionnelles qui pourraient modifier la structure des protéines par des techniques de coloration, leur approche a consisté à examiner les protéines dans une solution saline qui imite étroitement les conditions du corps humain. Puis, à l’aide d’un microscope à force atomique à haute résolution, les chercheurs ont suivi la formation de fibrilles protéiques pendant plus de 250 heures.
Après avoir procédé à des analyses et des calculs de modèles moléculaires, les chercheurs ont pu classer les fibrilles en plusieurs sous-populations. Cette méthode sans précédent a révélé quelque chose d’inattendu : il existe un sous-ensemble de fibrilles protéiques bêta-amyloïde aux propriétés uniques que les chercheurs ont nommées « superspreaders » (pouvant être traduit par « super-propagateurs »). En ce qui concerne leurs propriétés, il a été observé que ces superspreaders présentent une activité catalytique particulièrement élevée au niveau de leur bord et de leur surface.
Cela permet de créer des sites où de nouveaux éléments constitutifs des protéines toxiques s’accumulent et forment des fibrilles de deuxième génération. Les chercheurs supposent que ces fibrilles de deuxième génération finissent par se propager et former de nouveaux agrégats dans le cerveau. Notons que des recherches antérieures ont montré que lorsque les protéines bêta-amyloïde s’agglutinent dans le cerveau, les personnes souffrent de symptômes de plus en plus pénibles tels que la perte de mémoire, un comportement impulsif, de l’anxiété et de la confusion. Pour aller plus loin, découvrez la différence entre Alzheimer et la démence.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
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