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Pendant des décennies, la démence a été décrite comme un ensemble complexe et largement incurable de maladies neurodégénératives. Mais des chercheurs suggèrent une possibilité effrayante : cette maladie insidieuse pourrait être transmissible, et ce, à cause de certaines protéines mal repliées.

La démence, une maladie transmissible ?

La démence – terme générique désignant une série de déficiences cognitives affectant la mémoire, la pensée et le comportement – découle principalement de l’accumulation de dépôts anormaux de protéines dans le cerveau, perturbant la communication entre les cellules nerveuses et provoquant leur mort éventuelle. De manière générale, ce phénomène est influencé par des facteurs complexes qui incluent la génétique, l’âge, le mode de vie, l’état de santé général et les influences environnementales.

Jusqu’à présent, la démence est donc considérée comme un dysfonctionnement interne qui peut certes être influencé par des facteurs externes, mais qui reste relatif à chaque individu concerné. Autrement dit, rien n’a donné à penser jusqu’à présent que la démence pouvait être une maladie transmissible au même titre que les infections comme le Covid-19 ou la grippe. Pourtant, des scientifiques ont récemment énoncé la possibilité que la démence puisse effectivement être transmissible.

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Dans des cas très rares, la démence peut être transmissible

Pour comprendre cela, il faut revenir aux accumulations de dépôts anormaux de protéines dans le cerveau qui causent diverses formes de démence. Les scientifiques savent depuis longtemps que certaines protéines se comportent comme des agents pathogènes si elles ne sont pas correctement repliées. Ces protéines mal repliées sont des perturbateurs moléculaires autoréplicateurs – appelés prions – qui peuvent provoquer une détérioration des tissus cérébraux, comme c’est par exemple le cas pour la maladie de la vache folle et le kuru.

Des recherches ont suggéré que des phénomènes similaires peuvent se produire dans le domaine de la démence. Plus précisément, les chercheurs ont émis l’hypothèse selon laquelle les amas collants de protéines bêta-amyloïdes présents dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer peuvent se comporter comme des prions et peuvent même se propager à d’autres personnes dans de très rares circonstances. Il faut savoir que les maladies à prions ne se transmettent pas par contact direct entre humains.

Pour la majorité de ce genre de maladies, la transmission se fait par consommation de viande contaminée. Le kuru, par exemple, se propageait autrefois par la pratique cérémonielle consistant à manger le cerveau de parents décédés. De même, pour transmettre la maladie d’Alzheimer à cause de protéines mal repliées, des conditions de contamination spécifiques – comme une erreur pendant une procédure chirurgicale – sont nécessaires. Cela a été montré à plusieurs reprises par des études réalisées sur des animaux et des études de cas médicaux rares. Autrement dit, on n’a pas à craindre d’attraper une forme de démence en passant du temps avec une personne atteinte de cette maladie. Par ailleurs, voici les 12 façons de réduire considérablement votre risque de démence.

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