Le 25 octobre 1999, un avion privé de type Learjet 35 a connu un destin funeste. Parti de Floride pour rejoindre le Texas, il a perdu le contact avec les contrôleurs aériens peu après le décollage et a poursuivi sa route sans pilote pendant des heures. Parmi les six occupants de l’appareil se trouvait Payne Stewart, un champion de golf renommé. Que s’est-il passé à bord de ce vol maudit ?
Un décollage sans encombre
Le vol N47BA était affrété par la compagnie Sunjet Aviation, basée à Sanford, en Floride. L’avion devait transporter quatre passagers et deux pilotes de l’aéroport international d’Orlando à l’aéroport de Dallas Love Field. Les passagers étaient Payne Stewart, une star du circuit PGA, Robert Fraley, son agent et ancien joueur de football américain, Van Arden, son directeur commercial, et Bruce Borland, un architecte spécialisé dans la conception de parcours de golf. Les pilotes étaient Stephanie Bellegarrigue et Michael Kling, tous deux expérimentés.
L’avion a décollé vers 9h20 heure locale et a entamé sa montée vers son altitude de croisière de 11 900 mètres. Le pilote a communiqué avec le contrôle aérien à 7 000 mètres pour signaler que tout se passait bien. Ce fut la dernière transmission du Learjet 35.
Un silence radio inquiétant
Six minutes plus tard, les contrôleurs ont tenté de recontacter l’avion sans succès. Ils ont alors déclenché une alerte et demandé l’intervention de l’armée de l’air. Plusieurs avions de chasse F-16 ont été envoyés pour intercepter le jet privé et vérifier sa situation. Ils ont constaté que les vitres du cockpit étaient recouvertes de givre ou de condensation et qu’ils ne pouvaient pas voir à l’intérieur de la cabine. Ils n’ont pas non plus détecté d’anomalie structurelle ou d’autre signe inhabituel. Ils ont conclu que l’avion était en pilotage automatique et que les occupants étaient probablement inconscients ou décédés.
L’avion a continué à voler en ligne droite vers le nord-ouest, traversant plusieurs États américains et se rapprochant de la frontière canadienne. L’hypothèse d’un détournement terroriste ou d’une attaque suicide a été écartée. L’idée d’abattre l’avion a été évoquée mais jamais confirmée officiellement. Le Premier ministre canadien de l’époque, Jean Chrétien, a affirmé qu’il aurait autorisé une telle action si l’avion avait pénétré dans l’espace aérien canadien.
Un crash inéluctable
Après environ quatre heures et demie de vol fantôme, le Learjet 35 a fini par épuiser son carburant. Il a alors perdu de l’altitude et s’est mis à piquer vers le sol à une vitesse supersonique. Il s’est écrasé dans un champ du Dakota du Sud, près de la ville d’Aberdeen, provoquant une explosion qui a réduit l’appareil en miettes. Aucun des six occupants n’a survécu au choc.
L’enquête menée par le National Transportation Safety Board (NTSB) a révélé que la cause du drame était une dépressurisation brutale de la cabine, due à une vanne défectueuse qui empêchait la circulation de l’air. Les pilotes n’ont pas eu le temps d’enfiler leurs masques à oxygène et ont perdu connaissance par hypoxie. Les passagers ont subi le même sort. La boîte noire n’a pas apporté plus d’informations sur les circonstances exactes de la panne. Il est certain, en revanche, que personne n’était éveillé pendant les derniers instants du vol.
Par ailleurs, saviez-vous qu’un avion a atterri en toute sécurité, mais tous les passagers étaient morts ?