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Des scientifiques parviennent à ressusciter des organismes enfouis sous l’océan depuis 7 000 ans

Leurs fonctions sont intactes

Algues
Image d’illustration — Irantzu Arbaizagoitia / Shutterstock.com

Des chercheurs allemands ont réussi à réactiver des cellules d’algues qui sommeillaient dans les profondeurs de la mer Baltique depuis plus de 7 000 ans. Ces organismes microscopiques, enfouis dans les sédiments marins, étaient restés dans un état de dormance, privés de lumière et d’oxygène pendant des millénaires. Leur retour à la vie, révélé dans une étude parue dans The ISME Journal, marque une avancée dans le domaine émergent de l’« écologie de la résurrection ».

Une fois replacées dans un environnement favorable, ces cellules anciennes ont non seulement repris leurs fonctions vitales, mais se sont aussi multipliées, produisant de l’oxygène et accomplissant la photosynthèse comme leurs descendantes actuelles. Selon Sarah Bolius, chercheuse à l’Institut Leibniz pour la recherche sur la mer Baltique et auteure principale de l’étude, ces algues n’ont montré aucune perte de performance biologique, ou « fitness ». Autrement dit, malgré leur âge vénérable, elles fonctionnent comme si elles n’avaient jamais été mises en sommeil.

Dans la nature, la dormance est une stratégie de survie bien connue, qui permet aux organismes de résister à des conditions hostiles. Chez les mammifères, cela prend la forme de l’hibernation, où le métabolisme ralentit pour économiser de l’énergie. Les micro-organismes marins, comme les cellules de phytoplancton, ont eux aussi recours à ce mécanisme. Lorsqu’ils entrent en dormance, ces organismes coulent doucement vers le fond marin, où ils peuvent être recouverts par les sédiments au fil du temps.

Mais la mer Baltique, et en particulier une zone appelée « Eastern Gotland Deep », offre des conditions exceptionnelles pour une conservation à très long terme. À une profondeur d’environ 240 mètres, l’eau est « anoxique », c’est-à-dire qu’elle contient peu ou pas d’oxygène. Ce manque d’oxygène empêche la décomposition des cellules. De plus, les sédiments marins bloquent la lumière du soleil, ce qui protège davantage ces algues endormies.

Ce milieu extrême agit donc comme une capsule temporelle, conservant intactes les cellules du passé. Les chercheurs ont pu extraire des algues de neuf couches sédimentaires différentes et, dans chacun des cas, ils ont réussi à les « réveiller ». L’échantillon le plus ancien a été daté à 6 871 ans, avec une marge d’erreur de 140 ans. Cette datation a été rendue possible grâce à la stratification régulière des sédiments.

Ce qui rend cette découverte particulièrement passionnante, c’est son potentiel pour mieux comprendre les environnements anciens. En ramenant à la vie des organismes du passé, les scientifiques peuvent étudier leur biologie, mais aussi reconstituer les conditions de vie de leur époque. Les algues restaurées pourraient fournir des indices sur la salinité, la température ou encore le taux d’oxygène de la mer Baltique à différentes périodes.

Pour Sarah Bolius et son équipe, cette résurrection n’est qu’un début. L’objectif à long terme est de développer des expériences en laboratoire capables de recréer des « tranches d’histoire écologique ». Cette approche, surnommée « écologie de la résurrection », pourrait transformer notre compréhension de la dynamique des océans, de l’évolution des espèces marines et des effets des changements climatiques passés. Par ailleurs, ces étranges organismes bleus découverts au fond de l’océan étonnent les scientifiques.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Futurism

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