Le dragon est un animal fantastique qui, depuis des siècles, ne cesse d’émerveiller les hommes. Plus extraordinaire, chaque culture possède une histoire originale concernant cet animal fantastique. Des Amériques à l’Europe en passant par l’Asie, notamment en Inde et en Chine, la créature est rapportée de différentes manières. D’où sont donc nés ces mythes fascinants ?
Les dragons et la mythologie mésopotamienne, égyptienne et grecque
L’une des premières représentations des dragons est celle des mythologies du Proche-Orient, en particulier dans l’art et la littérature mésopotamiens. L’Enuma Elish, l’épopée babylonienne de la création du monde, racontait l’histoire d’une créature dont les traits reflétaient très certainement ceux d’un dragon. Cette épopée date de la fin du deuxième siècle avant Jésus-Christ.
La mythologie égyptienne ancienne relate, quant à elle, une créature serpentine géante qui réside dans le royaume des morts. Elle s’appelait Apep ou Apophis et avait l’apparence d’un serpent géant, mais elle revêtait parfois l’apparence d’un crocodile. Ce dragon symbolisait le mal absolu, la noirceur, les forces maléfiques et le chaos. L’histoire raconte qu’il était le rival principal du dieu soleil, Râ.
Les dragons ont également joué un rôle important dans la mythologie grecque ancienne. Ils apparaissaient souvent avec un crachat empoisonné. Plusieurs héros grecs ont aussi été connus pour avoir combattu des dragons. Héraclès a vaincu l’hydre de Lerne, Jason a drogué un dragon insomniaque qui gardait la Toison d’or, Zeus a combattu le monstre Typhon et Cadmus a affronté le dragon d’Arès.
Les dragons de la culture asiatique
En Asie, notamment en Chine, les dragons étaient associés à la bonne fortune et symbolisaient traditionnellement la puissance. On raconte que tous les dieux auraient eu un dragon en guise de monture ou de compagnon personnel. Les empereurs chinois, quant à eux, affirmaient leur force impériale à travers un dragon.
La représentation de Yinglong, le dragon chinois, a beaucoup évolué au cours des siècles. Aujourd’hui, on le reconnait sous l’apparence d’un dragon jaune sans ailes. L’art chinois reste bien entendu représenté dans les motifs de la créature.
Le dragon chinois a fortement influencé les légendes japonaises. C’est la raison pour laquelle leurs dragons portaient des noms dont l’origine était chinoise. Le dragon Hai-Riyo, par exemple, était même issu de la mythologie chinoise. On pense que les moines bouddhistes de toute l’Asie ont transmis au Japon les légendes de dragons et de serpents de la mythologie bouddhiste et hindoue.
La mythologie philippine décrivait un dragon serpentin dénommé Bakunawa. Ce dernier était à l’origine des éclipses, des tremblements de terre, des pluies et du vent. Bakunawa est parfois connu sous le nom de Naga, en raison de sa fusion avec la divinité serpentine hindoue-bouddhiste, Nāga.
Les légendes de dragons d’Amérique
Les peuples des Amériques ont créé des légendes totalement différentes de celles du reste du monde. Les dragons apparaissaient comme de grands serpents à plumes. Chaque tribu avait ainsi un serpent qu’elle vénérait tel un dieu. La forme la plus courante des dragons amérindiens correspondait à un serpent cornu, associé à l’eau, à la pluie, aux éclairs et au tonnerre.
Kulkulkan, divinité mésoaméricaine, était un serpent à plumes dans la religion des Mayas. Cette créature divine symbolisait la résurrection et la réincarnation. Il paraît que Kulkulkan réapparaitra sur Terre quand la fin du monde arrivera. Chez les Aztèques, on idolâtrait Quetzalcoatl. Son nom provient de la langue nahuatl et signifie « serpent précieux » ou « serpent à plumes de Quetzal ». Il s’agissait du dieu aztèque du feu, associé à l’incarnation de la saison sèche et de l’arme du soleil.
Pour aller plus loin, découvrez pourquoi les dragons étaient omniprésents dans la culture médiévale.