De nouvelles informations sur l’origine des langues indo-européennes dévoilées

La formation des langues parlées par les humains est essentiellement influencée par la culture et d’autres formes de liens sociaux. Mais le langage est si important pour les humains que, d’une certaine manière, on peut dire qu’il est inscrit dans nos gènes. Et c’est justement grâce à des analyses génétiques que des chercheurs ont pu retracer les origines de certaines des langues les plus parlées au monde.

Que sont les langues indo-européennes ?

Les langues indo-européennes sont une famille de langues originaire du nord du sous-continent indien, de la grande majorité de l’Europe et du plateau iranien. Certaines langues européennes de cette famille – notamment le français, l’anglais, le néerlandais, le portugais, le russe et l’espagnol – se sont développées grâce au colonialisme à l’époque moderne. La famille des langues indo-européennes comprend environ 400 langues divisées en plusieurs branches, dont huit groupes de langues vivantes qui sont encore parlées aujourd’hui et neuf autres sous-divisions qui sont désormais des langues mortes.

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Mais même s’il y a plus de langues mortes que de langues vivantes dans la famille des langues indo-européennes, il faut savoir que 3,4 milliards de personnes – soit environ 42 % de la population mondiale – parlent une langue indo-européenne comme première langue. Il s’agit également de la famille de langue la plus parlée au monde. Malgré cela, on ne connait pas avec exactitude l’origine de cette langue. En effet, les résultats des recherches sur ce sujet sont très dispersés et, jusqu’à présent, la théorie dominante suggérait que ces langues se sont propagées à partir de la steppe eurasienne ou des premiers agriculteurs d’Anatolie, dans ce qui est aujourd’hui la Turquie.

Des origines qui remontent à plus de huit millénaires

Il n’y avait cependant aucune certitude à ce sujet. C’était du moins le cas jusqu’à la réalisation d’une récente étude par des chercheurs de l’université Harvard et de l’université de Vienne. Ces derniers ont utilisé la science génomique pour retrouver les origines des langues indo-européennes. Et d’après les résultats de l’étude publiée dans la revue Nature, les langues indo-européennes proviennent d’une ancienne population qui vivait dans les montagnes du Caucase du Nord et de la basse Volga, au sud de la Russie, à l’époque énéolithique, il y a environ 6 500 ans.

Ces pionniers linguistiques se sont dispersés des prairies steppiques le long de la basse Volga jusqu’aux contreforts nord des montagnes du Caucase, et ont plus tard donné naissance aux Yamnaya, une culture d’élevage nomade qui a répandu les langues indo-européennes à travers l’Eurasie. Les chercheurs pensent que ce peuple s’est divisé en deux groupes au cours de sa migration. Un groupe s’est déplacé vers l’ouest, dans ce qui est aujourd’hui l’Ukraine, et s’est mêlé aux chasseurs-cueilleurs locaux, formant ainsi le génome Yamnaya. Un autre groupe s’est déplacé vers le sud, en Anatolie, apportant probablement avec lui une forme ancienne d’indo-européen.

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Notons que ce peuple antique pionnier des langues indo-européennes porte désormais le nom de « Caucase de la basse Volga ». Pour aboutir à leurs conclusions, les chercheurs ont analysé l’ADN ancien prélevé sur 435 individus retrouvés sur des sites archéologiques, datés entre 6400 et 2000 avant J.-C., à travers l’Eurasie. Si cette étude génomique a enfin fourni la pièce manquante à ce puzzle linguistique de longue date, il faut savoir qu’elle a été rendue possible grâce à plusieurs décennies de recherches, notamment des reconstitutions linguistiques et des quêtes de preuves archéologiques partout en Europe et en Asie de l’Est.

Par ailleurs, saurez-vous reconnaître chacune de ces langues parlées en Europe ?