Le « loup terrible » disparu depuis 13 000 ans a-t-il vraiment été ressuscité par un laboratoire ?

Depuis plusieurs années, l’entreprise américaine d’édition génétique Colossal Biosciences essaie de ramener à la vie diverses espèces disparues comme le dodo ou le mammouth laineux. Il semblerait que l’entreprise ait enfin atteint l’un de ses principaux objectifs, dans la mesure où elle a annoncé la naissance de trois « loups terribles », une espèce disparue depuis plus de 13 000 ans.

Qu’est-ce qu’un « loup terrible » ?

Communément appelée « dire wolf » (ce qui peut être littéralement traduit par « loup terrible »), Aenocyon dirus est une espèce de canidé qui a autrefois vécu en Amérique du Nord et en Sibérie. Cet animal qui a vécu vers la fin du Pléistocène et au début de l’Holocène (il y a 125 000 à 10 000 ans) a été l’inspiration pour les fameux loups qui ont été représentés dans la célèbre série Game of Thrones. Le loup terrible est une espèce disparue depuis plus de 10 000 ans, et il ne reste plus de cette espèce que des fossiles retrouvés dans une grande variété d’habitats.

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Autrement dit, il y a très peu de chances de voir un loup terrible vivant à notre époque. Pourtant, il se pourrait bien que cela soit le cas grâce aux efforts de recherche des scientifiques de l’entreprise Colossal Biosciences. Spécialisée dans la biotechnologie et le génie génétique, le principal objectif de cette entreprise est de ramener à la vie des espèces disparues comme le mammouth laineux, le dodo, le tigre de Tasmanie, ou encore le fameux loup terrible. Et il semblerait que Colossal Biosciences ait enfin réussi son objectif de désextinction pour l’une de ces espèces, à savoir le loup terrible.

L’entreprise a officiellement annoncé la naissance de trois loups terribles. Le processus de désextinction qui a abouti à la naissance de ces trois spécimens a été détaillé sur le site Web de Colossal Biosciences, et l’entreprise a également présenté une séquence vidéo qui montre les trois loups dans une réserve naturelle dont le nom et l’emplacement n’ont pas été divulgués. Il a juste été précisé que la réserve de 800 hectares est entourée d’une clôture de trois mètres de haut. Sur ce site, les loups sont surveillés par du personnel de sécurité, des drones et des caméras en temps réel.

SOUND ON. You’re hearing the first howl of a dire wolf in over 10,000 years. Meet Romulus and Remus—the world’s first de-extinct animals, born on October 1, 2024.

The dire wolf has been extinct for over 10,000 years. These two wolves were brought back from extinction using… pic.twitter.com/wY4rdOVFRH

— Colossal Biosciences® (@colossal) April 7, 2025

S’agit-il vraiment d’Aenocyon dirus ?

Il a aussi été indiqué que l’établissement avait été certifié par l’American Humane Society et enregistré auprès du ministère de l’Agriculture des États-Unis. Notons que la naissance de ces trois spécimens n’est sans doute pas récente puisque les loups sont déjà très grands dans la vidéo partagée par Colossal Biosciences. En ce qui concerne la manière dont ils ont été créés, l’entreprise a utilisé de l’ADN ancien extrait de deux fossiles de loups terribles pour comparer les génomes avec ceux de canidés vivants afin d’identifier les variantes génétiques des traits spécifiques aux loups terribles, comme leur pelage blanc et leur fourrure longue et épaisse.

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Les chercheurs ont constaté que les loups terribles et les loups gris partagent 99,5 % de leur ADN. Colossal Biosciences a ensuite utilisé l’édition génétique pour modifier les cellules de loup gris, en effectuant 20 modifications dans 14 gènes afin de cloner les lignées cellulaires les plus prometteuses pour la création d’embryons de loups terribles. Trois embryons ont été implantés avec succès dans trois chiennes porteuses, donnant naissance à des chiots d’un blanc immaculé nommés Romulus, Remus et Khaleesi.

Si Colossal Biosciences affirme avoir réussi la désextinction d’Aenocyon dirus, c’est une affirmation qui est loin de mettre tout le monde d’accord. De nombreux experts ont notamment expliqué qu’il n’existe à ce jour aucune technologie qui permette un tel processus, et que ces trois spécimens sont juste des loups gris génétiquement modifiés. Outre ceux qui remettent en cause la pertinence génétique de la désextinction de cette espèce, d’autres s’interrogent sur l’utilité d’une telle expérience. Nombreux sont en effet ceux qui ont souligné qu’il est plus important de protéger les espèces en voie de disparition plutôt que de ramener des espèces depuis longtemps disparues qui n’ont plus de place dans notre réalité actuelle.

Pour rappel, dans l’espoir de ressusciter le mammouth, des scientifiques créent des souris laineuses.

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