Le Royaume-Uni teste un outil capable de prédire les meurtres

Depuis peu, le gouvernement britannique travaille sur un tout nouvel outil qui vise à prédire les meurtriers lors d’un crime. Appelé « projet de prédiction des homicides », ce projet est dirigé par le ministère de la Justice et aurait utilisé les données de 100 000 à 500 000 personnes. Explications.

L’objectif du projet, mis au jour par une ONG appelée Statewatch grâce à des documents obtenus suite à des demandes d’accès à l’information, est de lutter contre la criminalité. Pour cela, il utilise des données de casier judiciaire provenant de diverses sources, notamment du service de probation et des données de la police du Grand Manchester avant 2015.

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« Le projet inclut aussi des données provenant de personnes n’ayant commis aucun crime », a rapporté Statewatch. « Cela signifie que les informations des personnes ayant sollicité l’aide de la police pourraient être utilisées dans l’algorithme. Cela inclut les victimes de violences conjugales ou les personnes se faisant du mal. »

Alors que les autorités démentent fermement cette affirmation, l’ONG a présenté un extrait d’un accord de partage de données entre le ministère de la Justice et la police de Manchester qui semble le confirmer. « Cet accord comprend une section intitulée ‘Type de données personnelles à partager' », a-t-elle précisé. « Cette section répertorie les indicateurs de santé censés avoir un pouvoir prédictif significatif. Il s’agit notamment de données sur la santé mentale, les addictions, l’automutilation, le risque de suicide, la vulnérabilité et le handicap. »

Sofia Lyall, chercheuse chez Statewatch, a toutefois montré son inquiétude : « La tentative du ministère de la Justice de mettre en place ce système de prédiction des meurtres est le dernier exemple effrayant, non scientifique et dystopique de l’intention du gouvernement de développer ce qu’on appelle des systèmes de prédiction de la criminalité. Des recherches montrent à maintes reprises que les systèmes algorithmiques de prédiction de la criminalité sont intrinsèquement défectueux. Pourtant, le gouvernement fait avancer les systèmes d’IA qui identifieront les individus comme étant des criminels avant même qu’ils n’aient commis quoi que ce soit. »

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