lettre babylonienne
Image d’illustration — Viacheslav Lopatin / Shutterstock.com

La traduction du contenu d’une ancienne lettre babylonienne, gravée sur une tablette d’argile il y a plus de trois millénaires, a récemment fourni un aperçu saisissant du quotidien en Mésopotamie, au XVIIIe siècle avant notre ère.

Missive offensive

Dictée par un étudiant nommé Iddin-Sin, l’antique missive était adressée à sa mère Zinû. Alors qu’on aurait pû penser que le jeune homme, se trouvant alors loin d’elle, lui écrirait pour lui donner de ses nouvelles ou lui faire savoir qu’elle lui manquait, l’objet du document s’avérait bien différent et étrangement familier.

« Dites à dame Zinû qu’Iddin-Sin lui envoie le message suivant », débute la lettre. « Que les dieux Šamaš, Marduk et Ilabrat vous gardent à jamais en bonne santé pour moi. »

Une fois les formules d’usage énoncées, Iddin-Sin entre dans le vif du sujet. « D’année en année, la qualité des vêtements des jeunes gens ici présents s’améliore, alors que celle des miens ne cesse de se dégrader », écrit-il. « En effet, vous avez persisté à me fournir des habits toujours plus pauvres et fins, à une époque où, chez nous, la laine se révèle aussi accessible que le pain. »

Mésopotamie
— mtr / Shutterstock.com

« Le fils d’Adad-iddinam, dont le père n’est qu’un assistant du mien, a reçu deux ensembles de vêtements neufs, alors que vous vous évertuez à discuter pour un seul », poursuit-il, avant de lui asséner un véritable coup de poignard émotionnel. « Malgré le fait que vous m’ayez mis au monde et que sa mère l’ait seulement adopté, elle l’aime, ce qui ne semble pas être votre cas ! »

Préoccupations intemporelles

En supposant que la querelle au sujet des vêtements ait été réglée, un tel document montre que les préoccupations adolescentes liées à l’apparence ne datent (définitivement) pas d’hier.

En 2018, des chercheurs avaient dévoilé la traduction de la plus ancienne réclamation de client connue, dans laquelle un homme nommé Nanni reprochait à trois reprises à un fournisseur de cuivre connu sous le nom d’Ea-nasir de l’avoir « traité avec mépris », et menaçait de ne plus faire affaire avec lui.

Ces derniers mois, la fiche de paie d’un soldat romain et ainsi qu’une tablette recensant les « congés maladie » de plusieurs ouvriers égyptiens ont également offert aux chercheurs une plongée fascinante dans l’Antiquité.

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