Récemment, une équipe de chercheurs de l’université Flinders a découvert trois nouvelles espèces de ces kangourous fossiles géants, fournissant de nouvelles informations sur leurs caractéristiques et leurs environnements. L’une d’entre elles est environ deux fois plus grande que le célèbre Macropus rufus, ou kangourou rouge. Ces résultats, publiés dans la revue Megataxa, sont le fruit de l’étude la plus approfondie à ce jour du Protemnodon, un genre de kangourou disparu qui a parcouru les paysages d’Australie et de Nouvelle-Guinée entre 5 millions d’années et 40 000 ans.
Les kangourous préhistoriques
Protemnodon est un genre de marsupial disparu appartenant à la famille des Macropodidae, qui comprend également les wallabies et les kangourous contemporains. Ces animaux disparus étaient bien plus grands que la majorité des kangourous actuels. Ils faisaient même partie des plus grands marsupiaux de l’époque.
Cependant, il est inexact de décrire Protemnodon comme un kangourou géant. Si certains étaient de véritables géants, d’autres étaient plutôt petits, d’une taille similaire à celle des kangourous actuels. Certains marchaient à quatre pattes, d’autres sautillaient. Au XIXe siècle, Sir Richard Owen a décrit le premier Protemnodon. Le terme « dinosaure » a été utilisé pour la première fois par ce paléontologue.
Des milliers de fossiles de Protemnodon ont été découverts en Australie au fil des ans. Cela implique que le genre était assez répandu, mais la plupart de ces découvertes ont été mal comprises malgré l’abondance des vestiges. L’étude, menée par Isaac Kerr et ses collègues, a impliqué une analyse exhaustive de milliers de fossiles de Protemnodon provenant de 14 collections de musées réparties dans quatre pays.
Les nouvelles espèces de kangourous géants
La recherche a permis de décrire trois nouvelles espèces à partir de fossiles découverts dans la région aride du lac Callabonna, en Australie-Méridionale. Protemnodon viator, un kangourou impressionnant qui pesait jusqu’à 170 kg, soit le double de la taille du plus grand kangourou rouge existant aujourd’hui, est la vedette du nouveau groupe. Protemnodon mamkurra et Protemnodon dawsonae sont les deux autres kangourous récemment introduits.
Protemnodon mamkurra marchait vraisemblablement à quatre pattes comme un quadrupède. Cela montre que ces kangourous disparus avaient une stratégie d’adaptation plus variée, ce qui contraste fortement avec les espèces comparables. P. mamkurra se déplaçait peut-être plus lentement, ne sautant à quatre pattes ou à deux qu’en cas de nécessité. Les anciens du village indigène de Boandik ont choisi le nom, qui se traduit par « grand kangourou ».
Le registre fossile de Protemnodon dawsonae étant moins complet, il est plus énigmatique. Les spécialistes supposent qu’il s’agissait d’un sauteur à vitesse moyenne, semblable à un wallaby des marais. Selon l’étude, les espèces de Protemnodon diffèrent beaucoup plus en matière de taille, de forme et de mode de locomotion qu’on ne le pensait jusqu’à présent. Protemnodon anak, l’une des espèces décrites par Sir Owen, a fait l’objet d’une évaluation appropriée.
Les mystères de la disparition
Les sept espèces de kangourous qui composent le genre Protemnodon sont remarquablement différentes les unes des autres en ce qui concerne la forme de leurs membres et la manière dont elles se déplacent. La diversité des habitats est très probablement à l’origine des différences de taille.
Malgré leur diversité et leur succès écologique apparent, Protemnodon a finalement disparu il y a environ 40 000 ans. Cette extinction soulève des questions importantes sur les facteurs qui ont conduit à leur déclin. En outre, ils étaient largement répandus et on pouvait les trouver dans une grande variété d’habitats, y compris les prairies alpines, les forêts épaisses et les prairies sèches. Pourquoi auraient-ils disparu de tant d’endroits différents ?
Les chercheurs spéculent sur l’impact des changements climatiques au cours du dernier million d’années, des modifications des régimes de feux de brousse et de la structure de l’habitat après l’arrivée des premiers Australiens il y a environ 60 000 ans. L’adaptation aux pressions écologiques causées par l’introduction d’un autre prédateur, l’homme, qui chasse dans le paysage, peut également en être la cause. Par ailleurs, à quoi ressemble l’intérieur de la poche des kangourous ?
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: ZME Science
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