Des chercheurs français et belges ont déterminé que la perte de l’odorat, faisant partie des symptômes apparaissant fréquemment chez les patients atteints de Covid-19, indiquerait une infection de moindre gravité.

Perte d’odorat beaucoup plus fréquente pour les formes modérées de la maladie

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, l’anosmie, ou perte de l’odorat, a été observée chez de nombreux patients. Toutefois, bien que cette déficience sensorielle ait été rapidement établie comme l’un des symptômes initiaux les plus courants de l’infection, les chercheurs ignoraient jusqu’à récemment si elle était de bon pronostic. Ce que semble suggérer cette nouvelle étude franco-belge.

Dans le cadre de ces travaux, les scientifiques de l’hôpital Foch (Hauts-de-Seine) et de l’université de Mons en Belgique se sont penchés sur l’évolution de l’état de santé de 1 300 patients atteints de Covid-19. Ceux-ci ont été répartis en quatre catégories, en fonction de la gravité de leurs symptômes : légers (ne nécessitant pas d’hospitalisation), modérés (difficultés à respirer), sévères (apports ponctuels en oxygène nécessaires) et très sévères (admissions en soins intensifs et service de réanimation).

Les chercheurs ont ainsi constaté que l’anosmie était beaucoup plus fréquente chez les patients atteints de formes modérées de la maladie. Alors que 70 à 85 % des patients les moins sévèrement touchés présentaient ce symptôme, celui-ci n’intervenait que dans 10 à 15 % des cas les plus critiques.

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Une réponse immunitaire plus adaptée face au virus chez les patients anosmiques

D’après les auteurs de l’étude, cette disparité s’expliquerait par le fait que le virus ait engendré une forte réaction immunitaire en passant par le nez, se traduisant par la perte de l’odorat, la limitation de l’infection au bulbe olfactif, ainsi qu’une production moindre d’anticorps par rapport aux cas graves. Des conclusions faisant écho à de précédents travaux ayant mis en avant l’efficacité d’un vaccin nasal contre le Covid-19.

« Ces patients-là ont une très bonne réponse immunitaire et le virus ne passe pas ou très peu dans le sang, contrairement aux patients sévères qui n’ont pas une réponse adaptée au niveau de la porte d’entrée du virus, et il a le temps de se propager partout dans le corps », détaille le médecin ORL Jérôme Lechien, qui a supervisé ces travaux.

En moyenne, les scientifiques estiment que l’odorat réapparaîtrait 8 semaines après l’infection chez les patients souffrant de cette déficience sensorielle.

— faboi / Shutterstock.com
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