Réalisées à partir d’ingrédients d’origine naturelle, les huiles essentielles sont associées dans l’imaginaire collectif à quelque chose de bon pour notre santé. Néanmoins, cela ne veut pas dire qu’elles sont sans danger. Les huiles seraient donc à utiliser avec précaution, en particulier chez les jeunes garçons. 

POTENTIELLEMENT MAUVAISES ?

Avec un retour aux traitements naturels et la redécouverte de leurs bienfaits, ces huiles sont partout. Il est possible d’en trouver des versions simples en flacons mais elles peuvent aussi être présentes dans de faibles proportions dans nos produits de beauté, les traitements médicaux alternatifs, les huiles d’aromathérapie et même certains produits d’entretien.

J. Tyler Ramsey, biologiste au National Institute of Environmental Health Sciences (NIEHS) rappelle d’ailleurs que cet image d’élément sûr est très ancrée dans notre société. « Cependant, elles possèdent une variété de produits chimiques et doivent être utilisées avec prudence, car certains de ces produits chimiques sont potentiellement des perturbateurs endocriniens. »

QUE PEUVENT PROVOQUER LES HUILES CHEZ LES HOMMES ?

Dans un premier temps, ce sont deux huiles essentielles en particulier qui ont été pointées du doigt : la lavande et l’huile de théier. Selon les spécialistes, les produits chimiques qu’elles contiennent peuvent imiter les oestrogènes et développer chez les jeunes hommes une naissance de poitrine. Kenneth Korach, biologiste au NIEHS, a travaillé sur une étude sur le sujet car il s’en inquiète depuis déjà une dizaine d’années.

Trois garçons âgés de 4, 7 et 10 ans ont été cobayes dans cette étude. Ils ont été exposés aux huiles en question et les chercheurs ont observé leurs réactions face à ces produits. Tous ont développé des signes de gynécomastie pré-pubère. Cette maladie rare se caractérise par l’augmentation chez les victimes d’un tissu mammaire sur la poitrine.

Cependant, le phénomène coïncidait avec une application de produits contenant les huiles incriminées. Il a suffi de stopper le traitement pour que ces effets disparaissent. Mais d’autres huiles ont été testées et leurs effets sur le corps sont similaires. Au total, ce sont 67 extraits différents présents dans de nombreux produits qui représentent un risque et qui, malgré les avis des experts, ne sont pas réglementés.

Ce manque de réglementation et d’information concernant les risques des huiles essentielles trouverait son origine au cœur même des laboratoires. D’après certains scientifiques, présenter de telles conclusions n’est pas nécessaire car il y a encore trop peu d’informations sur le sujet. Ieuan Hughes, pédiatre de l’université de Cambridge, rappelle d’ailleurs qu’il y a encore beaucoup à étudier en ce qui concerne les huiles essentielles.

« Toutes les personnes exposées à ces huiles ne présentent pas forcément d’effets néfastes, il est donc possible qu’il y ait des individus particuliers qui puissent être plus sensibles aux effets des produits chimiques, ou qui les utilisent en excès. Il existe une relation complexe entre l’œstrogène, la testostérone et d’autres hormones dans le corps qui ne peut pas être reproduite dans ces expériences. Clairement, les effets à plus long terme d’une telle exposition sont inconnus. »

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