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L’effondrement d’une route révèle un immense hôpital médiéval à York

Retour en 1137

Récemment, un gouffre s’est ouvert sur une route principale à York, en Angleterre. Alors que des travaux de réparation étaient en cours sous la place Saint-Léonard, en face du Théâtre Royal, les ouvriers ont mis au jour des vestiges qui s’avèrent être ceux de l’un des plus grands hôpitaux médiévaux du nord de l’Angleterre : l’hôpital Saint-Léonard. Explications.

Un hôpital médiéval de grande ampleur

Construit en 1137 pour remplacer l’ancien hôpital Saint-Pierre détruit par un incendie, l’hôpital Saint-Léonard était un vaste établissement monastique. Il accueillait malades, pauvres, personnes âgées, infirmes, et même les prisonniers du château voisin d’York. Selon le York Museum Gardens, « la fonction principale d’un hôpital médiéval était de soigner les malades, les pauvres, les personnes âgées et les infirmes. Les infirmières prodiguaient des soins, notamment le nettoyage, l’alimentation, l’habillement et l’hébergement des malades. »

Toutefois, dans l’Angleterre médiévale, religion et médecine étaient étroitement liées. Avant d’être admis, chaque patient devait confesser ses péchés et purifier son âme. Le rythme de vie de l’hôpital était ponctué de prières régulières et de rituels religieux.

Le château d'York
Le château d’York — © Tim Green / Wikimedia Commons

Évacuer le « mauvais air »

L’architecture de l’établissement reflétait les croyances sanitaires de l’époque. Hauts plafonds, grandes fenêtres, ventilation naturelle. Tout était pensé pour faire circuler l’air frais, dans l’idée d’évacuer le mauvais air, ou miasme, alors perçu comme responsable des maladies.

Par ailleurs, l’hôpital accueillait aussi un lycée pour orphelins, enfants de chœur et garçons logés sur place, illustrant son rôle éducatif en plus de sa mission de soin.

Des ruines inscrites dans le présent

L’hôpital Saint-Léonard a fonctionné pendant plusieurs siècles, avant d’être en grande partie détruit à la fin des années 1530, lors de la Réforme anglaise. Cette période a remis en cause l’autorité de l’Église catholique et entraîné la suppression de nombreux établissements religieux. Certains éléments de l’hôpital subsistent pourtant : la chapelle, l’infirmerie, le passage d’entrée, et surtout les piliers et voûtes de la cave, désormais intégrés au Théâtre Royal, construit en 1744.

« Au XVIIIe siècle, Elizabeth] Keregan, qui entreprend la construction de son théâtre, cherche un terrain à acheter, et il reste une partie de l’hôpital debout », a expliqué John Soper, guide touristique du théâtre. « Elle commence la construction de son théâtre sur ce site, au-dessus et autour de l’ancien hôpital. »

Finalement, après la fermeture de Saint-Léonard, la ville d’York est restée sans hôpital pendant près de 200 ans, jusqu’à la fondation du York County Hospital en 1740. Le site de l’ancien hôpital a ensuite accueilli l’Hôtel de la Monnaie royale jusqu’en 1863, avant d’être transformé en boulevard.

« Ce genre de découverte n’est pas surprenant à York », a souligné à son tour Kate Ravilious, élue municipale en charge des transports. « C’est une ville au patrimoine archéologique très riche. Ses origines remontent à l’époque romaine, quand elle s’appelait Eboracum. L’un des inconvénients — ou avantages — de vivre dans une ville aussi ancienne, c’est que lorsqu’un gouffre apparaît, il cache parfois un trésor historique. »

Par ailleurs, une étrange « dague à testicules » a été découverte dans une forteresse médiévale en Suède.

Par Cécile Breton, le

Source: Smithsonian Magazine

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