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À quelle fréquence faut-il laver ses jeans ?

Une question qui reste controversée

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© Scott Evans / Unsplash

Dans le vaste univers du prêt-à-porter, le jean occupe une place de choix, transcendant les âges, les classes et les cultures avec une aisance déconcertante. Pourtant, au cœur de cet attrait universel se cache une interrogation pratique qui affecte à la fois l’esthétique et l’impact environnemental de ce vêtement iconique : quelle est la fréquence idéale de lavage des jeans ? Chip Bergh, le PDG de la marque pionnière Levi Strauss & Co., propose une approche révolutionnaire qui non seulement préserve la longévité de cette toile indigo mais prône aussi un geste significatif pour l’environnement. 

Une vision rénovée de l’entretien des jeans

L’entretien des jeans est une question qui suscite régulièrement des débats, particulièrement parmi ceux qui chérissent à la fois la mode et l’écologie. Chip Bergh, PDG de Levi’s, a récemment pris position en faveur d’un entretien minimaliste des jeans. Cette déclaration, qui peut sembler provocante, trouve ses racines dans une première déclaration faite en 2014. À l’époque, Bergh avait semblé suggérer qu’il ne fallait jamais laver ses jeans. Aujourd’hui, il revient sur ses déclarations avec des nuances, insistant sur l’importance d’éviter les machines à laver autant que possible et préconisant un nettoyage localisé des taches quand cela est nécessaire.

Dans une ère où la durabilité devient un mantra pour la mode, l’approche de Bergh pourrait paraître extrême, mais elle est motivée par des raisons écologiques. Un jean, dans sa vie, consomme énormément d’eau — on estime à 1 800 litres la quantité nécessaire pour produire le coton d’un seul jean. Si l’on y ajoute l’empreinte carbone, représentée par les 33,4 kilogrammes de CO2 générés pour chaque jean, l’équation environnementale devient alarmante. En réduisant la fréquence des lavages, cela permet de réduire cette empreinte importante.

Le lavage en machine

Les méthodes de lavage habituelles ont elles aussi un impact environnemental notable. Les machines à laver consomment de l’énergie non seulement pour fonctionner mais aussi pour chauffer l’eau, sans parler des 3,3 kilogrammes de CO2 émis lors de chaque cycle de lavage. Bergh souligne l’importance de reconsidérer la façon de laver les jeans, pas seulement pour les garder en bon état plus longtemps, mais également pour réduire leur impact écologique. Laver moins fréquemment et opter pour des méthodes plus douces, comme le nettoyage manuel de taches spécifiques ou même, selon ses dires, l’usage de la douche pour un nettoyage plus en profondeur.

Cette suggestion peut paraître peu conventionnelle, mais elle reflète une prise de conscience grandissante dans l’industrie de la mode. Les consommateurs sont de plus en plus informés des conséquences de leurs choix de consommation et les entreprises, en réponse, cherchent des moyens de réduire l’impact de leurs produits sur l’environnement. En ce sens, les recommandations de Bergh, bien que spécifiques, s’inscrivent dans un mouvement plus large vers une mode durable et consciente.

— © ajay_suresh / Flickr

Des études à l’appui

Des recherches menées à l’université de l’Alberta viennent appuyer cette idée. En 2011, un étudiant a porté le même jean pendant 15 mois sans le laver. Des tests de dépistage de bactéries ont montré que les niveaux de bactéries étaient étonnamment similaires après deux semaines d’utilisation suite à un lavage, comparés à après la période prolongée sans lavage. Le résultat était non seulement surprenant, mais aussi quelque peu rassurant : le jean ne semblait pas devenir un terrain de prolifération bactérienne, malgré l’absence de lavage régulier.

La professeure associée Rachael McQueen, qui a dirigé l’étude, a observé une prédominance de bactéries cutanées normales et non de bactéries pathogènes comme E. coli. Cela indique que le risque sanitaire lié au non-lavage des jeans pourrait être moins élevé que ce que l’on pourrait craindre. Ces découvertes suggèrent qu’un changement de paradigme dans l’entretien des jeans pourrait être bénéfique, non seulement pour l’environnement mais aussi du point de vue de la santé publique.

Finalement, le message du PDG de Levi’s invite à repenser les habitudes et à adopter une approche plus mesurée. Il ne s’agit pas de sacrifier l’hygiène mais de trouver un équilibre où la propreté et l’impact environnemental coexistent. Cela pourrait signifier l’adoption de techniques de nettoyage alternatives, moins gourmandes en énergie, pour les vêtements

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: IFL Science

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