fossile poisson
Image d’illustration — KOKTARO / Shutterstock.com

L’examen d’un fossile de poisson datant du Jurassique inférieur a révélé la présence inhabituelle d’une ammonite dans son estomac. Présentant peu de signes de digestion, le mollusque serait vraisemblablement à l’origine de sa mort.

Le dernier repas de P. macropterus

Décrit dans la revue Geological Magazine, le malheureux spécimen fossile est un Pachycormus macropterus, poisson osseux ayant évolué dans les océans terrestres au cours du Torcien, il y a entre 174 et 182 millions d’années. Ses restes ont été extraits de la formation géologique des argiles à Posidonies, située dans le sud-ouest de l’Allemagne et connue pour renfermer d’étranges fossiles dorés.

L’analyse étroite de P. macropterus a révélé la présence d’une conque d’ammonite mesurant environ 10 centimètres de diamètre, à l’origine de l’obstruction fatale de son système digestif. Selon les paléontologues, elle aurait été avalée accidentellement alors que le poisson se nourrissait des parties molles d’un autre mollusque en décomposition.

« Son estomac a fourni un micro-environnement protégeant la conque de la dissolution chimique », expliquent-ils. « La préservation exceptionnelle de l’aragonite, qui conserve une partie de son éclat nacré, associée à une légère attaque acide de la coquille, indique fortement que l’ammonite a été ingérée juste avant la mort du poisson et qu’elle en est directement responsable. »

Première preuve directe de la consommation d’une ammonite par un actinoptérygien

Selon les chercheurs, il s’agit de la première preuve directe de la consommation d’une ammonite par un actinoptérygien (ou poisson a nageoires rayonnées), qui constitue le groupe de vertébrés le plus diversifié avec plus de 20 000 espèces recensées.

Représentant également le plus ancien exemple de « repas fatal » chez un poisson pachycormidé (ordre éteint dont les représentants peuplaient les eaux eurasiennes et américaines au cours du Mésozoïque), le fossile suggère que les ammonites ont constitué une part plus importante de l’alimentation des poissons osseux qu’on ne le pensait, en dépit des risques liés à leur ingestion.

Au cours de la campagne ayant conduit à la découverte de ce spécimen unique, les chercheurs ont également mis au jour des fossiles de mollusques préhistoriques semblables à des calmars et à des seiches (incluant une grande bélemnite), ainsi que des P. macropterus plus jeunes.

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