fossile-araignee
Megamonodontium mccluskyi — © McCurry et al. / Zoological Journal of the Linnean Society 2023

C’est une trouvaille paléontologique importante. Des chercheurs australiens ont récemment mis au jour un fossile d’araignée-trappe préhistorique, vieux de 15 millions d’années environ.

Megamonodontium mccluskyi

Les rares archives fossiles dont nous disposons indiquent que les araignées mygalomorphes évoluant dans ce qui est aujourd’hui l’Australie ont commencé à se diversifier au cours du Miocène (-23 à -5 millions d’années). Dans le cadre de travaux publiés dans le Zoological Journal of the Linnean Society, Robert Raven, du Queensland Museum, et ses collègues ont décrit une toute nouvelle espèce d’arachnide, apparue à cette époque lointaine.

Second plus grand fossile d’araignée jamais découvert, le spécimen en question s’avérait environ cinq fois plus imposant que les espèces apparentées peuplant encore la Terre aujourd’hui, soit une taille comparable à celle d’une araignée-loup moderne (entre 5 et 8 millimètres de long).

La nouvelle espèce à été baptisée Megamonodontium mccluskyi, en référence aux minuscules représentantes du genre Monodontium, pourvues de pattes en brosse, et au docteur Simon McClusky, qui avait découvert le fossile en juin 2020. L’examen réalisé suggère que la créature était une chasseuse embusquée, surprenant les proies ayant le malheur de passer à proximité de son terrier.

Megamonodontium mccluskyi — © McCurry et al. / Zoological Journal of the Linnean Society 2023

« Il s’agit non seulement de la plus grande araignée fossilisée trouvée en Australie, mais aussi du premier fossile au monde d’une représentante de la grande famille des Barychelidae », souligne Raven. « Bien qu’il existe aujourd’hui environ 300 espèces d’araignées-trappe à pattes en brosse, les spécimens fossilisés s’avèrent rares, probablement parce qu’elles passent beaucoup de temps à l’intérieur de terriers peu propices à ce phénomène. »

D’importantes implications pour les scientifiques

Selon l’équipe, ce fossile exceptionnellement bien conservé de M. mccluskyi contribue à éclairer l’histoire évolutive des araignées.

« La microscopie électronique à balayage nous a permis d’étudier les moindres détails des griffes et des soies sur les pédipalpes, les pattes et le corps de l’araignée », explique Michael Frese, de l’université de Canberra. « Les setae sont des structures ressemblant à des poils qui peuvent avoir toute une série de fonctions. Notamment détecter des substances chimiques, les vibrations, aider l’araignée à se défendre, et même émettre des sons. »

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