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Une vaste étude internationale a récemment révélé que la diffusion de fausses informations avait entraîné la mort de centaines de personnes à travers le monde durant les premiers mois de l’épidémie de Covid-19.

Des conséquences potentiellement mortelles

Dans le cadre de ces recherches présentés dans l’American Journal of Tropical Medicine and Hygiene, une équipe internationale de chercheurs s’est penchée sur les conséquences de la désinformation au sujet du nouveau coronavirus, via l’analyse des données compilées entre décembre 2019 et avril 2020. Leurs travaux ont déterminé que la propagation des fake news avait été à l’origine de la perte de plusieurs centaines de vies humaines, de graves infirmités, et avait également engendré une forte stigmatisation.

S’appuyant sur une grande variété de sources (sites de fack-checking, journaux en ligne, Facebook et Twitter), leurs travaux ont porté sur plus de 2 000 publications diffusées dans 87 pays. Il s’est avéré que 89 % d’entre elles colportaient des rumeurs, 7,8 % des théories conspirationnistes et 3,5 % des discours stigmatisants, tandis que les thématiques se résumaient majoritairement à la maladie, son mode de transmission et la mortalité. Les pays les plus touchés par ces phénomènes étant l’Inde, les États-Unis, la Chine, l’Espagne, l’Indonésie et le Brésil.

Les chercheurs ont noté qu’environ 800 personnes étaient mortes après avoir bu de l’alcool hautement concentré ou de l’eau de Javel dans l’espoir de « purifier » leur corps, tandis que 5 900 autres avaient dû être hospitalisées après avoir consommé du méthanol, substance à l’origine de 60 cas de cécité.

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Remèdes douteux, théories conspirationnistes et stigmatisation

Dans le même temps, l’équipe a déterminé que la circulation de fake news sur les réseaux sociaux indiens avait poussé un certain nombre de citoyens à boire de l’urine de vache ou à manger de la bouse afin de prévenir l’infection, tandis qu’en Arabie saoudite, l’urine de chameau mélangée à de la chaux avait été présentée comme une protection efficace contre le virus.

Les scientifiques ont également évoqué d’autres rumeurs, notamment le fait de manger de l’ail ou d’étaler de la graisse d’oie sur sa poitrine comme traitement contre ce virus potentiellement mortel, ainsi que des théories conspirationnistes affirmant qu’il s’agissait d’une arme biologique financée par Bill Gates afin de favoriser les ventes de futures doses de vaccin contenant des micro-puces permettant de géolocaliser la population.

En matière de stigmatisation, les chercheurs ont noté des cas répétés de violences verbales et physiques à l’encontre des personnes d’origine asiatique et des travailleurs du secteur de la santé, considérés comme « particulièrement vulnérables à l’évitement ou au rejet social ». L’étude évoquant notamment un épisode violent en Ukraine, où plusieurs habitants avaient bloqué une route et caillassé un bus transportant 82 personnes ayant été évacuées de Wuhan.

En raison de ces conclusions particulièrement inquiétantes, les scientifiques exhortent les gouvernements et les organisations internationales à surveiller plus étroitement la diffusion de fake news, notamment en « collaborant avec les différents réseaux sociaux ». Ce que prévoit le plan de l’UE pour lutter contre « l’infodémie », dévoilé en juin dernier.

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RUSTINETTE
RUSTINETTE
3 années

des théories conspirationnistes affirmant qu’il s’agissait d’une arme biologique financée par Bill Gates afin de favoriser les ventes de futures doses de vaccin contenant des micro-puces permettant de géolocaliser la population. oui cela pourrait être vrai vu que cet homme est un psychopathe qui se soucis que de ses rentrées… Lire la suite »

olibiobus
olibiobus
3 années

Les fake news les plus graves ont été diffusés par les gouvernements eux mêmes. Exemple1: le masque est inutile … puis il le devient voire même obligatoire ! Exemple2: la chloroquine interdite de prescription alors qu’il a été avéré qu’elle diminue la mortalité ! Du coup, ne pas s’étonner que… Lire la suite »