Selon l’Organisation mondiale de la santé, le glyphosate est un herbicide très dangereux et qui peut être cancérogène. Si l’Autriche avait annoncé l’année dernière que ce produit allait être interdit pour la première fois dans un pays européen dès le début de l’année 2020, le gouvernement a finalement fait marche arrière. Désormais, le Luxembourg va devenir le véritable premier pays européen à interdire définitivement le glyphosate sur son territoire d’ici le 31 décembre 2020.
Une première en Europe
Pour la première fois en Europe, le Luxembourg a annoncé le 16 janvier dernier qu’il interdira définitivement les produits phytopharmaceutiques à base de glyphosate d’ici au 31 décembre 2020, conformément à l’accord du gouvernement datant de 2018. « Un pas décisif dans une démarche durable répondant aux ambitions d’une utilisation des produits phytopharmaceutiques moderne et respectueuse de l’environnement« , explique Romain Schneider, ministre luxembourgeois de l’Agriculture, dans un communiqué.
Cette interdiction définitive se déroulera sur trois phases : le retrait de l’autorisation de la mise sur le marché au 1er février 2020, un délai d’écoulement des stocks jusqu’au 30 juin 2020 et un délai d’utilisation maximale du glyphosate jusqu’au 31 décembre 2020.
Jusqu’à présent, environ 60 % des exploitations agricoles du pays ont arrêté d’utiliser du glyphosate. À la fin de l’année 2019, un système d’indemnisations pour les exploitations agricoles du pays avait été mis en place. Initialement, les primes vont jusqu’à 30 euros par hectare pour les terres agricoles et 50 euros par hectare pour les terres viticoles. « Nous allons demander les indemnisations pour les coûts supplémentaires qu’entraînera la non-utilisation du glyphosate. Cela posera évidemment des problèmes pour les agriculteurs. On doit trouver des alternatives valables et viables« , explique Josiane Willems, directrice du premier syndicat agricole du pays qui considère que ces primes sont trop basses.
Qu’en est-il du reste de l’Europe ?
En Europe, la licence autorisant l’utilisation de ce produit est valable jusqu’au 15 décembre 2022. Son utilisation soulève de nombreux débats dans les pays de l’Union européenne. Le Luxembourg souhaite « produire un effet de levier important dans l’ensemble de l’Union européenne, sachant que d’autres pays tels que l’Autriche ont entamé des démarches similaires », explique Romain Schneider. En effet, l’Autriche avait pris une décision similaire en 2019 en annonçant que le glyphosate serait interdit au début de l’année 2020 sur son territoire. Le pays allait alors devenir le premier pays européen à interdire ce pesticide. Néanmoins le gouvernement a fait machine arrière en décembre 2019 à cause d’une faute de procédure. En effet, la proposition de loi aurait dû être analysée à la Commission européenne « afin que celle-ci et les États membres puissent formuler des observations ».
En France, le glyphosate n’a plus le droit d’être utilisé dans les espaces verts depuis 2017 et son usage non professionnel est banni depuis le début de l’année 2019. Le pays s’est donné pour objectif de « sortir de l’essentiel des usages au 1er janvier 2021, et de tous les usages au 1er janvier 2023 ». Dates qui semblent tout de même complexes à suivre à la lettre selon le gouvernement. De plus, l’agence sanitaire française a annoncé en décembre 2019 le retrait de 36 produits à base de glyphosate d’ici la fin de l’année 2020.
D’autres pays européens ont également pris la décision de restreindre son usage : en République tchèque, en Hollande ou encore en Italie où le glyphosate est interdit à proximité des zones fréquentées par des habitants depuis 2016. En Allemagne, il sera banni d’ici 2023.
Par Cécile Breton, le
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