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Le langage est un aspect fondamental de la communication humaine, car il façonne nos interactions, nos pensées et nos émotions. En effet, la façon dont nous nous exprimons peut avoir un impact significatif sur notre vie quotidienne. Si des paroles bien formulées peuvent soulever des montagnes, saviez-vous qu’une mauvaise grammaire est irritante au point de provoquer du stress physique ?

Les fautes de grammaire sont encore plus agaçantes qu’on ne le pense

Faire des fautes grammaticales peut arriver à tout le monde. Lorsque cela arrive, les personnes qui ont tendance à corriger les gens peuvent paraître particulièrement agaçantes. Mais si on se mettait à leur place ? Que ressentent ces personnes lorsque leurs locuteurs ne cessent de faire des fautes de grammaire lorsqu’ils parlent ? En fait, c’est tout aussi agaçant et désagréable que de se faire corriger. Dans une nouvelle étude, les chercheurs de l’université de Birmingham ont découvert qu’entendre une mauvaise grammaire peut être irritant au point de causer du stress physique.

En effet, selon les résultats de l’étude publiée dans la revue Journal of Neurolinguistics, entendre une personne se tromper de temps de verbe, se tromper de genre ou utiliser une double négation peut entraîner des réponses physiologiques négatives, notamment une variabilité de la fréquence cardiaque (VFC) causée par une réaction du système nerveux autonome semblable à une réaction de combat ou de fuite. Notons que la réponse combat-fuite est une réponse physiologique au stress qui se produit en présence de quelque chose de terrifiant.

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― chainarong06 / Shutterstock.com

Une découverte qui pourrait permettre une meilleure compréhension de la cognition

Pour aboutir à leurs conclusions, les chercheurs ont recruté 41 adultes britanniques (anglophones) en bonne santé. Les participants étaient âgés de 18 à 44 ans et étaient sans difficulté d’apprentissage ni irrégularité cardiaque. Ils ont été exposés à 40 échantillons écrits délivrés sous forme de 160 échantillons de discours énoncés par quatre locuteurs différents. La longueur des échantillons variait, tout comme les erreurs qu’ils contenaient. Au cours de cet exercice, l’activité cardiovasculaire des participants a été suivie en continu, tout comme l’intensité de leur signal pulsatile.

Les participants ont également rempli des enquêtes évaluant les échantillons. Les résultats ont révélé une corrélation significative entre les phrases contenant des erreurs et une réduction de la variabilité de la fréquence cardiaque. Les chercheurs ont constaté qu’à mesure que le nombre d’erreurs d’élocution augmentait, les individus connaissaient également une augmentation de la régularité de leurs battements cardiaques. « L’effort cognitif se répercute sur le système physiologique de plus de manières qu’on ne le pensait auparavant », a déclaré Dagmar Divjak, auteur principal de l’étude.

Il est important de savoir que cette étude n’a pas été réalisée pour justifier l’agacement face aux erreurs grammaticales. En fait, elle montre que les systèmes nerveux sympathique et parasympathique ne sont pas uniquement stimulés par les menaces et les besoins physiologiques, mais aussi par des stimuli cognitifs. C’est une information utile dans la mesure où cela pourrait aider les scientifiques à mieux comprendre nos processus cognitifs et la manière dont le système nerveux les dirige. Pour aller plus loin, voici 9 fautes de grammaire que font le plus les Français.

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