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Un escalier menant à un mystérieux caveau funéraire éclaire d’un nouveau jour l’histoire de Dijon

Les travaux de rénovation peuvent prendre une tournure inattendue

L'église Saint-Philibert de Dijon
L’église Saint-Philibert de Dijon — © François de Dijon / Wikimedia Commons

Récemment, une équipe de restaurateurs de Dijon, en France, a retiré une partie du sol en pierre de l’église Saint-Philibert, bâtie au XIIe siècle. En faisant cela, ils ont découvert un escalier mystérieux qui ne figurait sur aucun plan. Explications.

Du sel en jeu et des découvertes inattendues

Les fouilles de cette église ont commencé à cause du sel qui la détruisait par le dessous. Dans les années 1970, une dalle de béton chauffante y a été installée. Le problème est que la dalle emprisonnait du sel, car l’église vieille de 800 ans servait de stockage de sel aux XVIIIe et XIXe siècles. Le chauffage et le refroidissement du sel ont commencé à provoquer des fissures et à l’endommager. Finalement, des réparations ont été programmées.

Pour réparer l’édifice, il a été nécessaire de le fouiller. Plus les restaurateurs fouillaient à différents endroits, plus ils découvraient des éléments nouveaux et inattendus. Ils ont d’abord découvert des cercueils et des sépultures. Dans la nef, plusieurs de ces cercueils ont été mis au jour, datant du XIVe au XVIIIe siècle, tous alignés est-ouest. Ils sont presque dépourvus de mobilier funéraire.

Par la suite, dans le transept, les restaurateurs ont découvert une sépulture voûtée datant du XVe au XVIe siècle. Celle-ci contient des restes qui avaient été déplacés, probablement pour faire place à de nouvelles sépultures.

Un lieu de culte

Par ailleurs, au-delà des tombes, l’équipe a découvert des traces architecturales antérieures à l’édifice romain actuel. La plus ancienne daterait du Xe siècle, avec des murs construits en opus spicatum, ou maçonnerie à chevrons, un style typique du haut Moyen Âge.

« Même avant cela, l’endroit aurait été un lieu de culte », ont rapporté les archéologues. L’église Saint-Philibert du XIIe siècle n’a pas été construite de manière isolée. En effet, elle s’est superposée sur des lieux sacrés antérieurs, chacun érigé, utilisé, puis enfoui par le suivant. Au fil du temps, ces structures se sont enfouies dans le sol même où elles se dressaient autrefois.

Un paysage d’église oublié

Si les fouilles archéologiques sont fréquentes en Europe, rares sont celles qui offrent des traces verticales aussi étendues dans le temps que celles observées dans l’église de Saint-Philibert. De la fin de l’Antiquité à l’époque moderne, les fondations de l’église ont préservé l’histoire de la région. Les chercheurs réfléchissent désormais à la meilleure manière de les reconstituer et de les préserver. Des recherches doivent aussi être approfondies.

Quelques sarcophages datant d’environ 1 500 ans semblent avoir été déposés. D’après les recherches actuelles, ces sarcophages semblent avoir été placés à l’intérieur d’un ou plusieurs bâtiments utilisés entre l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge. Cette période de transition entre l’Empire romain et le haut Moyen Âge n’est pas entièrement comprise. Par ailleurs, la présence de sarcophages mérovingiens dans une église romane révèle comment les coutumes chrétiennes primitives se sont intégrées aux institutions médiévales ultérieures.

Finalement, l’histoire de l’église de Saint-Philibert n’a pas fini de s’écrire. Elle a subi diverses rénovations au fil des siècles et même quelques reconstructions. Aujourd’hui, elle est appelée à être plus qu’un lieu de culte : elle est un élément témoignant de l’évolution de cette région de France. « Il ne s’agit pas seulement d’une fouille. C’est une occasion rare de suivre le temps lui-même dans un escalier dont peu de gens connaissaient l’existence », ont conclu les restaurateurs.

Par ailleurs, la découverte d’un ancien jardin sous le lieu de sépulture de Jésus confirme le récit biblique.

Par Cécile Breton, le

Source: ZME Science

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