
Suite à l’amputation d’un membre ou l’ablation d’un organe, de nombreuses personnes rapportent des « douleurs fantômes », auxquelles on s’intéresse aujourd’hui.
Le syndrome du membre fantôme
Le syndrome du membre fantôme se caractérise par la disparition d’informations sensorielles mais la persistance de sensations (souvent motrices) au niveau de la partie du corps manquante, qui vont modifier l’organisation du cortex sensorimoteur primaire, une région du cerveau réputée pour sa plasticité.
Si l’impression qu’un membre amputé est toujours là est le fruit d’une illusion, la douleur que de nombreux patients ressentent est quant à elle bien réelle et étroitement liée à la nociception, réaction habituellement provoquée par des stimulus externes qui menacent l’intégrité de l’organisme.
« Jusqu’à 85 % des personnes amputées rapportent en souffrir », explique le neuroscientifique américain Austin Lim. « Elles sont souvent décrites comme des sensations de fourmillement, de brûlure, ou l’impression qu’un objet pointu est enfoncé dans la partie manquante du corps. »
Pour les atténuer, les chercheurs ont mis au point des prothèses stimulant des circuits nerveux spécifiques, et s’appuient également sur la chirurgie et certains médicaments, mais il n’existe à ce jour pas de solution miracle.

Des douleurs loin de se limiter aux bras et aux jambes
Il s’avère que ce phénomène ne se limite pas aux bras et aux jambes. Dans le cas d’une pénectomie (ablation du pénis), de nombreux hommes rapportent ressentir des érections fantômes, et les patientes ayant subi une hystérectomie (ablation chirurgicale de l’utérus) des douleurs menstruelles fantômes.
Des sensations douloureuses similaires sont également régulièrement rapportées après une mastectomie (ablation du sein), et par jusqu’à 68 % des personnes ayant subi une ablation partielle ou totale du rectum.
Les traitements actuellement préconisés comprennent la prise d’analgésiques, d’anticonvulsifs, d’antidépresseurs et de myorelaxants, complétée par des thérapies cognitivo-comportementales.
Pour aller plus loin, découvrez l’histoire de Silas Weir Mitchell, l’homme qui a prouvé l’existence du syndrome du membre fantôme chez les amputés.