
Le séquençage génétique d’échantillons provenant d’un crâne mis au jour en Chine il y a plus d’un siècle a révélé qu’il appartenait à un Dénisovien, mystérieuse lignée soeur d’Homo sapiens.
L’Homme dragon était un Dénisovien
Découvert en 1933 dans la province chinoise du Heilongjiang, ce témoignage presque complet vieux de 146 000 ans a longtemps déconcerté les scientifiques. Présentant des caractéristiques le distinguant largement des Néandertaliens et de notre espèce (orbites carrées, pommettes plates et basses et dents massives), il avait été attribué en 2021 à une nouvelle espèce d’humains archaïques, baptisée Homo longi, ou « Homme dragon ».
Récemment, des chercheurs de l’Académie chinoise des sciences et de l’université du Hebei ont utilisé des techniques de séquençage et des outils bioinformatiques avancés pour analyser l’ADN mitochondrial extrait de minuscules fragments de plaque dentaire.
Publiés dans les revues Science et Cell, ces travaux fournissent les preuves génétiques les plus claires que l’individu préhistorique était un Dénisovien, espèce éteinte du genre Homo dont les premiers témoignages avaient été découverts dans une grotte du sud de la Sibérie en 2010.
Homo longi, aka the Dragon Man, has now become the official face and namesake of the denisovians thanks to the study of its DNA and protei sequences #FossilFriday pic.twitter.com/qvF42Aso20
— Paléonews (@PaleonewsFrance) June 20, 2025
Héritage génétique
Associée à la poignée de restes dénisoviens confirmés, provenant des contreforts de l’Altaï, du plateau tibétain et du détroit de Taiwan, cette découverte renforce l’idée que ces anciens humains occupaient une bonne partie de l’Asie au cours de la dernière période glaciaire.
Si leur héritage culturel demeure largement mystérieux, la mise en évidence d’ADN dénisovien chez de nombreuses populations asiatiques actuelles indique un métissage massif avec les premiers groupes d’humains modernes à s’être établis dans cette partie du globe.
Selon les auteurs des nouvelles études, deux crânes préhistoriques à la morphologie inhabituelle, vieux d’au moins 200 000 ans et respectivement trouvés dans le nord-ouest et le nord-est de la Chine, appartiendraient potentiellement à des Dénisoviens. Ce que des analyses similaires pourraient prochainement confirmer.
Plus tôt cette année, une étude avait révélé quand Dénisoviens, Néandertaliens et humains modernes avaient occupé la grotte sibérienne de Denisova.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
Étiquettes: dénisovien, fossile, humain
Catégories: Actualités, Histoire