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Les restes d’une véritable machine à tuer du Jurassique émergent des eaux britanniques

Le pliosaure est l'un des prédateurs les plus redoutables ayant jamais vécu

pliosaure
Image d’illustration — © DiBgd / Wikimedia Commons

Sur la pittoresque côte jurassique du Dorset, au Royaume-Uni, des chercheurs de fossiles ont récemment réalisé une découverte exceptionnelle qui offre un aperçu de l’ère préhistorique. Le crâne remarquablement préservé d’un pliosaure, ou « monstre marin », a été exhumé, suscitant l’enthousiasme des scientifiques du monde entier.

Découverte du fossile de monstre marin

L’odyssée de cette découverte extraordinaire commence avec l’œil aiguisé de Phil Jacobs, passionné de fossiles, qui repère l’extrémité du museau de l’ancienne créature marine sur la plage du Dorset. Mesurant près de 2 mètres, le crâne dévoile les dimensions imposantes des pliosaures adultes, qui pouvaient atteindre jusqu’à 15 mètres. 

Le paléontologue local Steve Etches explique à Jonathan Amos et Alison Francis de BBC News, qui ont été les premiers à annoncer la nouvelle, que la particularité de ce fossile réside dans le fait qu’il est complet. La partie supérieure du crâne et la mâchoire inférieure sont liées. Il est rare que des spécimens découverts à ce niveau de détail soient retrouvés quelque part dans le monde. Et si c’est le cas, de nombreux éléments sont manquants, mais celui-ci contient tous les os, même s’il est légèrement déformé.

Cependant, la partie restante du crâne manquait. Les chercheurs de fossiles ont donc cartographié et examiné la falaise massive située au-dessus à l’aide de drones. La partie restante du crâne était très probablement incrustée à un endroit que les drones ont identifié comme étant situé à environ 15 mètres au-dessus de la terre. L’équipe se lance alors dans une fouille audacieuse, descendant en rappel le long de la falaise pendant trois semaines pour extraire le fossile dans toute sa splendeur.

Les secrets du pliosaure révélés

Les pliosaures sont d’énormes reptiles marins qui régnaient sur les mers au Jurassique et au Crétacé, il y a environ 65,5 millions à 200 millions d’années. Ces créatures au cou court n’étaient pas des dinosaures, mais appartenaient à l’ordre des plésiosaures, tout comme les plésiosaures à cou long. Les plésiosaures avaient une tête massive, quatre nageoires semblables à celles d’une tortue et une rangée de 130 dents massives et acérées, ce qui en faisait des prédateurs redoutables dotés d’une force de morsure impressionnante.

Selon une vidéo du musée de Steve Etches, la Etches Collection, à Kimmeridge, en Angleterre, les chercheurs pensent qu’une espèce, Pliosaurus kevani, avait une force de morsure de près de 50 000 newtons, soit presque assez pour mordre une voiture.

D’après David Stock de New Scientist, les tomodensitogrammes du fossile ont révélé que le pliosaure du Dorset avait des fosses sensorielles sur son museau, ce qui aurait aidé l’animal à chasser en détectant les changements de pression. Au sommet de la tête de la créature, un œil pariétal, également appelé « troisième œil », aurait pu l’aider à détecter la lumière lorsqu’il nageait dans des eaux troubles.

Le mystère d’une nouvelle espèce

Le fossile présentait également une crête sagittale importante, c’est-à-dire une crête osseuse qui s’étend vers le haut et le milieu de la tête. C’est là que se trouve l’attache d’un muscle qui régule l’action d’écrasement de la mâchoire inférieure. Les herbivores peuvent ne pas avoir de crêtes visibles, tandis que les carnivores et les omnivores ont généralement des crêtes plus proéminentes. 

Les chercheurs, dont Judyth Sassoon, spécialiste des pliosaures à l’université de Bristol, en Angleterre, explique que la hauteur de la crête pourrait indiquer des différences entre les sexes mâle et femelle. Ce caractéristique suggère également la possibilité d’une nouvelle espèce.

Steve Etches exposera le fossile dans son musée l’année prochaine et prévoit d’explorer d’autres ossements potentiels de ce reptile massif dans les falaises du Dorset. Il souligne l’urgence de cette recherche, car l’environnement s’érode rapidement, avec la falaise reculant d’un mètre par an. Par ailleurs, des fossiles ont révélé la véritable taille du terrifiant Liopleurodon.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Smithsonianmag

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