avion

Le monde scientifique est en émoi après le licenciement controversé de Gianluca Grimalda, un climatologue italien. Employé à l’Institut de Kiel pour l’économie globale, Grimalda a été congédié suite à son refus de prendre un avion pour revenir d’une mission en Papouasie-Nouvelle-Guinée. 

Depuis des années, Grimalda s’engage à minimiser son empreinte carbone, notamment en évitant les vols commerciaux. Ses convictions, bien connues de son employeur, n’avaient jusqu’alors pas posé problème. Grimalda a opté pour un trajet plus long mais respectueux de l’environnement entre Kiel, en Allemagne, et l’île de Bougainville en Papouasie-Nouvelle-Guinée, où il menait des études sur les effets locaux du changement climatique

Aujourd’hui, Grimalda se retrouve confronté à un licenciement pour avoir tenu à ses convictions écologiques. L’organisme de recherche allemand lui a donné un ultimatum de cinq jours pour revenir à Kiel, sous peine de licenciement. Le délai ne permettait pas à Grimalda de faire le trajet sans prendre l’avion, une option qu’il a refusée. Grimalda a choisi de maintenir son engagement en faveur de la planète plutôt que de céder à la rapidité et à la commodité de l’aviation.

Commencé en début d’année, le retour de Grimalda était d’autant plus compliqué que sa mission de recherche avait été entravée par divers imprévus, y compris une éruption volcanique et même un enlèvement. Ces incidents avaient prolongé sa présence en Papouasie-Nouvelle-Guinée bien au-delà de la durée initialement prévue. Selon le chercheur, l’Institut de Kiel avait auparavant été tolérant envers ses modes de déplacement durables, mais semble cette fois avoir atteint ses limites de patience. 

D’après les calculs du scientifique, son trajet écologiquement responsable de plus de 22 500 km a généré environ 419 kg de CO2, contre plus de 5,8 tonnes pour un vol direct. Son itinéraire était donc 12 fois moins polluant. Le New York Times a résumé son parcours en évoquant « cinq trains, neuf bus, deux ferries, deux taxis, une voiture partagée, un convoi de police et, en cas d’urgence, deux vols ».

Au-delà de ses propres principes, Grimalda s’était également engagé auprès des habitants de Bougainville à opter pour un mode de transport à faible empreinte carbone. « Je ne souhaite pas être perçu comme un menteur, surtout dans le contexte d’un passé colonial lourd », a-t-il déclaré. Grimalda, qui ne regrette pas son choix, voit son action comme un acte de résistance contre l’inaction environnementale généralisée. « Pour moi, la véritable folie est de suivre le courant sans questionner notre impact sur l’environnement », conclut-il. 

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