Avec Lucy, l’Europe entre dans une nouvelle ère du calcul quantique. Cet ordinateur photonique développé par Quandela offre un accès unique à une technologie d’avenir pour la recherche et l’industrie. Son potentiel s’annonce décisif dans des secteurs comme l’énergie, la finance ou l’IA.

Lucy, l’ordinateur quantique photonique qui fait entrer la France dans la cour des grands
C’est une première historique : Lucy, l’ordinateur quantique photonique conçu par Quandela et Attocube systems AG, vient d’arriver au CEA. L’équipe l’a installé au TGCC, où il fonctionnera en lien direct avec le supercalculateur Joliot-Curie. Ainsi, Lucy incarne une étape cruciale pour le calcul quantique européen.
Le financement du projet provient de l’EuroHPC Joint Undertaking, dans le cadre d’EuroQCS-France. Aujourd’hui, Lucy représente l’ordinateur quantique photonique le plus puissant d’Europe, avec 12 qubits. Même si cette capacité peut sembler modeste, elle permet déjà d’explorer de nombreuses expérimentations ambitieuses.
Une plateforme ouverte pour démocratiser l’accès au calcul quantique
Lucy ne se limite pas à une prouesse technologique. En effet, les concepteurs ont imaginé une machine accessible aux chercheurs et industriels. Elle sert de plateforme de test pour développer des algorithmes quantiques, étudier le calcul hybride (quantique + HPC) et expérimenter des applications concrètes en chimie, optimisation ou apprentissage automatique.
Avant sa mise en service complète en 2026, les utilisateurs peuvent déjà accéder à d’autres processeurs photoniques de Quandela via la plateforme eDARI. Grâce aux environnements Perceval et MerLin, ils programment des algorithmes quantiques en toute simplicité. Par ailleurs, des formations et webinaires leur permettent de monter rapidement en compétence. De cette manière, la communauté scientifique se prépare activement à la transition vers le quantique.
Une avance stratégique pour l’Europe dans la compétition technologique mondiale
Les cas d’usage de Lucy sont nombreux et concrets : modéliser des réseaux énergétiques, intégrer les énergies renouvelables, optimiser la chaîne logistique, concevoir des systèmes aérospatiaux ou encore évaluer les risques financiers. Tous ces domaines exigent une puissance de calcul adaptée aux défis modernes. Par conséquent, Lucy s’impose comme un outil de pointe pour relever ces défis.
Avec cette livraison, l’Europe affirme clairement sa volonté de maîtriser les technologies clés du XXIe siècle. Désormais, le calcul quantique devient un outil disponible pour une large communauté scientifique et industrielle européenne déjà très active. En ce sens, Lucy incarne une réponse concrète à la course mondiale à l’innovation.
Un pas de plus vers le calcul hybride, futur de la recherche et de l’industrie
Lucy brille également par sa capacité à interagir avec les supercalculateurs classiques. En effet, son association avec Joliot-Curie permet de créer des architectures hybrides, où le quantique complète le calcul traditionnel sur des tâches ciblées.
Cette stratégie mixte représente la voie la plus prometteuse pour exploiter le potentiel quantique à court terme. En misant sur cette complémentarité, la France ambitionne de devenir l’un des piliers de cette nouvelle ère scientifique et industrielle. Ainsi, Lucy n’est pas seulement un démonstrateur technologique : il est déjà un catalyseur d’innovations.

Par Eric Rafidiarimanana, le
Catégories: Sciences, Sciences physiques