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Découverte d’une nouvelle bactérie transmise par la morsure d’un chat errant 

Un cas étrange

chat bactérie
— Sozina Kseniia / Shutterstock.com

La relation entre les félins et les êtres humains est vieille comme le temps, mais une récente découverte médicale a jeté une lumière nouvelle sur cette interaction. Une bactérie jusqu’alors inconnue, transmise par un chat errant, a provoqué une infection sévère chez un homme au Royaume-Uni. Cette observation met en évidence le potentiel de maladies émergentes qui peuvent se propager entre les chats et les humains.

Un cas inhabituel d’infection

Le cas en question concerne un homme de 48 ans ayant été mordu à plusieurs reprises par un chat errant. Après avoir été admis aux urgences pour un gonflement douloureux de ses mains, les professionnels de la santé ont nettoyé et bandé ses plaies avant de lui administrer des antibiotiques et une dose de rappel du vaccin antitétanique pour éviter une infection par la bactérie Clostridium tetani.  

Cependant, le lendemain, son état s’était aggravé : ses avant-bras étaient rouges et gonflés, ainsi que ses doigts. Il présentait des symptômes de ténosynovite, une inflammation de la couche protectrice de tissu remplie de liquide qui entoure le tendon, et de cellulite, une infection bactérienne des couches profondes de l’épiderme. 

Il a fallu lui retirer chirurgicalement les tissus endommagés et lui donner plusieurs types d’antibiotiques par voie intraveineuse. Après avoir reçu des antibiotiques par voie orale pendant cinq jours, l’homme s’est complètement rétabli, selon une étude publiée dans la revue Emerging Infectious Diseases.

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© Jones, N. K., et al. (2023)

Une nouvelle espèce bactérienne

Les médecins ont voulu comprendre ce qui avait causé cette infection sévère. Ils ont analysé les échantillons prélevés sur les blessures du patient et ont mis en culture les micro-organismes présents. Initialement, les médecins ont eu du mal à identifier les bactéries présentes dans l’échantillon, principalement en raison d’un traitement antibiotique antérieur. 

Cependant, une analyse plus poussée a révélé la présence de Staphylococcus epidermidis sur la main droite du patient ainsi qu’une bactérie de type streptocoque non identifiée. Cette dernière s’est avérée appartenir au genre Globicatella, proche des streptocoques, qui sont responsables de nombreuses infections humaines, comme la méningite, la pneumonie ou la conjonctivite. Mais cette bactérie ne correspondait à aucune espèce connue jusqu’alors. 

Les chercheurs ont donc réalisé un séquençage génétique et ont découvert qu’il s’agissait d’une nouvelle espèce. La science ne connaît actuellement que deux espèces de Globicatella : G. sulfidifaciens, dont on a découvert qu’elle infectait des animaux comme les porcs, les vaches et les moutons, et G. sanguinis, qui peut infecter l’Homme et provoquer des infections du sang, du cœur, du système nerveux central et des voies urinaires. 

chat errant

Portrait de la nouvelle bactérie et ses implications 

Les chercheurs ont entrepris une analyse approfondie de la nouvelle bactérie, révélant qu’elle diffère d’environ 20 % des souches existantes de Globicatella, la définissant ainsi comme une espèce distincte et non décrite auparavant. 

Les chercheurs ont également testé la sensibilité de cette nouvelle bactérie à divers antibiotiques. Ils ont constaté qu’elle était sensible à plusieurs d’entre eux, dont la pénicilline, l’érythromycine et la vancomycine. Cela signifie que cette bactérie peut être traitée efficacement en cas d’infection humaine. Ceci est une bonne nouvelle, car certaines espèces de Globicatella sont résistantes aux antibiotiques couramment utilisés.

Porteuse de plusieurs maladies zoonotiques

Les morsures de chiens ou de chats représentent 1 % des visites aux urgences aux États-Unis, dont 15 % proviennent des félins. Les auteurs du rapport affirment que les chats sont d’importants réservoirs d’infections zoonotiques. En raison de leurs dents longues et pointues, il existe un risque élevé de morsures profondes, augmentant la probabilité d’infections secondaires graves. 

En outre, cette étude rappelle que les morsures de chats, comme celles d’autres animaux domestiques, peuvent entraîner des infections potentiellement mortelles, telles que la rage et le tétanos. Pour éviter de tels risques, les Centres de contrôle et de prévention des maladies recommandent aux personnes mordues ou griffées par des animaux de nettoyer soigneusement les plaies et de consulter un professionnel de la santé.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Live Science

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