Un peu partout dans le monde, le statut de la femme a tendance à être plus ou moins dénigré, et selon les moeurs et les lois, certains pays peinent à les valoriser. Alors que les femmes africaines mènent un combat sans relâche, depuis des décennies, pour améliorer leur condition, le gouvernement de la Zambie vient d’autoriser les femmes à prendre un jour de congé par mois, pendant leurs menstruations.
Nous avons tendance à oublier que les menstruations peuvent être particulièrement désagréables pour les femmes. Sautes d’humeurs, saignements et douleurs abdominales font partie du quotidien de la gente féminine durant à peu près cinq jours par mois. Et pourtant, aucun gouvernement n’avait jusqu’à maintenant pensé à les exempter de leurs corvées professionnelles pour les jours les plus douloureux. Le gouvernement zambien l’a baptisé « jour des mères », le jour de congé mensuel prévu à cet effet, que peuvent s’accorder les femmes.
Cette loi qui vient d’être adoptée depuis le début de l’année est pourtant déjà au coeur d’une controverse. Si beaucoup d’hommes et de femmes plaident en faveur de cette loi, d’autres estiment qu’elle pourrait fortement impacter la productivité et les affaires. En effet, l’organisation interne des entreprises serait la première touchée, les femmes n’ayant besoin de prévenir de leur absence qu’un jour auparavant. Une décision gouvernementale qui divise même chez les femmes, qui pour la plupart pensent que les règles sont normales chez les femmes et qu’il ne faut pas en profiter. D’autant plus qu’il n’y a aucun moyen de prouver à votre employeur que vous avez effectivement vos règles.
Les chefs d’entreprise ont de bonnes raisons de s’inquiéter de la productivité de leur entreprise, car ils n’ont tout simplement pas leur mot à dire. Tout employeur qui refuserait ce congé aux femmes encourrait des poursuites. Les femmes, quant à elles, ne doivent pas considérer ce jour de congé comme un jour de vacances, car en cas de flagrant délit de mensonge, elles peuvent être renvoyées, comme l’explique la ministre du travail Joyce Nonde-Simukoko: “Si vous prenez votre journée et que vous êtes aperçue dans une discothèque, le congé ne sera pas accepté. Il ne faut pas quitter la ville, aller chez le coiffeur ou faire les boutiques, ce qui serait un motif de licenciement. Une personne ayant été vue en train de faire des travaux de ferme, après avoir posé son congé, a déjà été licenciée.”
Évidemment, certaines clauses vont sûrement être ajoutées à cette loi qui vient seulement d’être adoptée. En attendant, les patrons peuvent d’ores et déjà réfléchir à une revalorisation de leurs salariées, afin d’espérer que ce congé ne devienne pas la norme au sein des entreprises.
Par Tom Savigny, le
Source: konbini
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