
Des fouilles dans le nord de l’Égypte ont révélé un important établissement humain antique. Vieux d’environ 3 400 ans, celui-ci a vraisemblablement été étendu durant le règne de Ramsès II.
Une colonie égyptienne vieille de plus de trois millénaires
La découverte est intervenue à Kom el-Nugus, perché sur une crête rocheuse à une quarantaine de kilomètres à l’ouest d’Alexandrie. Si l’endroit était connu pour avoir abrité une colonie et une nécropole grecques, fondées au cours du IIIe siècle avant notre ère, la mise au jour de nombreux vestiges, principalement en briques crues datant du Nouvel Empire (1550 à 1070 avant notre ère), indique un établissement égyptien massif, décrit comme le plus ancien connu au nord du lac Mariout.
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Antiquity, l’organisation des bâtiments et la présence d’une artère centrale, conçue de manière à drainer les eaux de surface et protéger ces structures de l’érosion, suggèrent une occupation à grande échelle.
La découverte des fondations d’un temple daté du règne de Ramsès II et de chapelles funéraires dédiées à des figures militaires illustre son importance, et laisse penser que la colonie possédait un mur d’enceinte fortifié.
A 3,400-year-old ancient Egyptian town discovered by Alexandria a New Kingdom settlement connected to Nefertiti's daughter. pic.twitter.com/srauoOutr5
— Historic Thread (@Storylinexplore) April 16, 2025
Domaine royal
Trouvées sur des fragments d’amphore, des inscriptions mentionnant Mérytaton, fille ainée d’Akhenaton et de Néfertiti, ont permis de lier l’établissement au règne de cet important pharaon (1349 à 1336 avant notre ère), principalement connu pour avoir délaissé les croyances polythéistes traditionnelles au profit d’un nouveau culte centré sur la divinité Aton.
Ces sceaux suggèrent que le site accueillait des installations dédiées à la production de vin royal. « Les vignobles aux confins de l’Égypte étaient probablement gardés par l’armée et faisaient partie d’un front pionnier visant à occuper cette région en direction du désert », estime Sylvain Dhennin, chercheur au CNRS supervisant les fouilles.
Les archéologues poursuivent actuellement les excavations, dans l’optique de révéler la véritable étendue de la colonie, la date précise de sa fondation, et idéalement son nom.
Plus tôt cette année, des archéologues avaient découvert un complexe de traitement de l’or vieux de 3 000 ans dans le sud de l’Égypte.