Les personnes ayant reçu deux doses du vaccin Pfizer ont présenté de fortes réponses des lymphocytes T face aux variants britannique et sud-africain du coronavirus, ce qui suggère que le composé continuera à prévenir les formes graves de la maladie dans les mois à venir.
Des résultats rassurants
Dans le cadre de cette nouvelle étude, visant à tester les réponses immunitaires face aux variants actuellement en circulation, le professeur de virologie William James et ses collègues de l’université d’Oxford ont découvert que, bien que les réponses des anticorps soient atténuées, elles se révélaient encore suffisamment importantes pour protéger la plupart des sujets contre l’infection, après l’administration d’une seconde dose du vaccin Pfizer.
L’équipe a prélevé des échantillons sanguins de personnes s’étant remises du Covid-19, ainsi que de professionnels de santé ayant reçu une ou deux doses du vaccin Pfizer/BioNTech, et ont également obtenu des isolats des variants B117 et B1.351 du virus, identifiés pour la première fois dans le Kent et en Afrique du Sud, et d’un variant plus ancien, similaire à ceux circulant début 2020. Les anticorps et les cellules T des sujets ont ensuite été testés contre ces différentes souches afin de voir s’ils se révélaient efficaces.
Ces expériences ont révélé que les anticorps des sujets étaient modérément efficaces contre le virus originel après la première injection, moins efficaces contre le variant britannique et incapables de neutraliser son pendant sud-africain. Toutefois, les chercheurs ont observé de fortes réponses des cellules T pour l’ensemble d’entre eux.
« Cela ne vous protège pas nécessairement contre l’infection, mais il est très probable que cette première dose permettra à votre système immunitaire de réagir beaucoup efficacement la fois suivante », souligne James. « Nous pensons que c’est pour cette raison que la seconde dose engendre une si bonne réponse des anticorps, parce que les cellules T sont déjà là, prêtes à réagir. »
Deux doses suffisantes pour neutraliser le virus et éviter l’infection dans plus de 90 % des cas
Le fait que les personnes s’étant remises du Covid-19 et celles ayant reçu au moins une dose de vaccin possèdent des cellules T capables de répondre aux nouveaux variants est encourageant, car cela suggère que ces dernières identifient différentes régions de la protéine de pointe, auxquelles s’attaqueront les anticorps. « Cela ne signifie pas que vous ne contracterez pas les nouveaux variants, mais que votre système immunitaire sera en mesure d’y répondre », explique James.
La production d’anticorps a également été stimulée par la seconde injection du vaccin Pfizer. « Dans plus de 90 % des cas, les anticorps générés par les sujets après la seconde dose étaient à un niveau suffisant pour neutraliser le virus et éviter l’infection », poursuit le virologue.
« Nous avons de bonnes raisons de penser qu’ils protégeront contre l’infection par la souche sud-africaine et la souche britannique, ainsi que par la souche [originale] du virus. Ce dernier va continuer à évoluer, mais je pense que tant que les vaccins seront déployés et les secondes doses administrées, nous serons bien mieux armés pour y faire face. »
La vaccination pour éviter la réinfection
Les analyses réalisées mettent également en lumière le risque de réinfection par de nouveaux variants chez les personnes non vaccinées s’étant naturellement remises du Covid-19 : si l’activité des lymphocytes T a été détectée chez tous ces patients, la réponse des anticorps était très variable.
« Chez les personnes ayant le mieux répondu, on pouvait encore mesurer une certaine neutralisation, même contre la souche sud-africaine, mais un tel phénomène était indécelable chez celles qui avaient des réponses plutôt faibles », explique James. « Cela montre l’importance de la vaccination. »
« Ces résultats renforcent la confiance croissante dans le fait que les vaccins actuels auront un impact important sur l’évolution de la pandémie, que ce soit en protégeant complètement ou en limitant la gravité de la maladie », commente Paul Morgan, directeur de l’Institut de recherche immunologique de l’université de Cardiff.
Par Yann Contegat, le
Source: The Guardian
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