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Une découverte majeure : les plus anciens animaux sur Terre ne sont pas les dinosaures, mais des éponges marines

Pendant longtemps, on a cru que les dinosaures ou d’étranges formes de vie marines étaient les premiers animaux à avoir peuplé notre planète. Erreur ! Ce titre revient aux éponges, ces créatures marines à l’apparence modeste, mais au passé grandiose.

Représentation d’une éponge marine primitive vivant sur le plancher océanique il y a plus de 500 millions d’années.
Les éponges marines seraient apparues bien avant les dinosaures, selon une étude du MIT – DailyGeekShow.com

Une équipe de chercheurs du MIT a découvert que ces animaux étaient déjà présents il y a 541 millions d’années, bien avant que les dinosaures ne pointent le bout de leur museau. Et cette découverte, croyez-moi, est tout sauf anecdotique.

Des molécules fossiles dévoilent l’existence d’éponges vieilles de 541 millions d’années

Tout commence avec des roches anciennes, prélevées à Oman, en Sibérie et en Inde. Les chercheurs y ont trouvé des stéranes, des molécules issues de la transformation de stérols, elles-mêmes essentielles à la structure des cellules animales. En laboratoire, ils ont reproduit la fossilisation de stérols extraits d’éponges modernes. Le résultat ? Les mêmes stéranes. Ces éléments chimiques sont donc des traces fossiles d’éponges ancestrales.

Ce genre de détection indirecte, c’est un peu comme trouver des empreintes dans un sol argileux : on ne voit pas l’animal, mais on sait qu’il est passé par là. Les travaux du MIT, publiés en septembre 2025 dans la revue PNAS, confirment que les éponges étaient bien les premières à occuper la grande scène de la vie animale.

Des organismes sans organe mais capables de filtrer 10 000 litres d’eau par jour

Une éponge, ce n’est ni très sexy ni très rapide. Pas de cerveau, pas de système nerveux, pas de muscles. Et pourtant, elles filtrent jusqu’à 10 000 litres d’eau par jour pour se nourrir de matière organique. En bonus ? Certaines éponges produisent du verre à température ambiante, là où nous, pauvres humains, devons chauffer des fours à 1700 degrés.

C’est justement cette efficacité écologique et biologique qui fascine les chercheurs : une éponge peut vivre jusqu’à 17 000 ans, et ce, sans la moindre technologie. De quoi relativiser notre propre capacité d’adaptation…

Un modèle vivant pour retracer l’origine animale et imaginer la vie ailleurs

Savoir que les éponges sont les premiers animaux connus change notre façon de voir l’évolution. Car si la vie animale a commencé avec elles, comment sont-elles apparues ? Et surtout, pourquoi ont-elles survécu là où d’autres formes de vie ont disparu ?

Ce type de recherche ouvre aussi une autre porte : celle de la vie extraterrestre. Si des traces chimiques comme les stéranes peuvent signaler la présence de vie ancienne sur Terre, elles pourraient aussi être détectées sur d’autres planètes. Et qui sait ? Peut-être qu’ailleurs aussi, des éponges filtrent patiemment des océans inconnus.

Une révolution scientifique discrète mais décisive pour comprendre notre passé

Ce que je trouve fascinant dans cette découverte, c’est qu’elle ne repose pas sur un squelette ou un fossile impressionnant, mais sur des molécules. Ce sont les signatures chimiques du passé qui nous racontent aujourd’hui une autre histoire de la vie.

Et si vous avez un aquarium chez vous, regardez bien l’éponge accrochée à une pierre : vous avez peut-être l’un des plus vieux modèles de vie animale sous les yeux. Elle était là avant les trilobites, les méduses, les arbres. Une leçon d’humilité signée par une boule de cellules sans yeux ni bouche.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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