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Plusieurs troubles psychiatriques pourraient partager la même cause génétique

Cette découverte pourrait ouvrir la voie à de nouveaux traitements

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— Kateryna Kon / Shutterstock.com

Au cours des dernières années, les recherches dans le domaine de la psychiatrie ont énormément avancé et on en sait plus sur les causes de nombreuses maladies mentales. Récemment, une étude a permis d’identifier une cause commune à plusieurs troubles psychiatriques.

Le lien entre la génétique et les troubles psychiatriques

Il existe des centaines de types différents de troubles mentaux et la majorité d’entre eux affectent l’humeur, la pensée et le comportement. En ce qui concerne les causes de ces maladies, la recherche a montré qu’elles résultent généralement d’une altération de la chimie du cerveau. Ces altérations peuvent elles-mêmes avoir plusieurs causes, dont notamment des composants environnementaux et génétiques. S’il est déjà admis que des facteurs génétiques jouent un rôle important dans diverses maladies psychiatriques, dans de nombreux cas, les liens qui les relient restent flous et mal compris.

Le domaine de la génétique psychiatrique est cependant en plein essor et les scientifiques découvrent de plus en plus d’informations sur le lien entre la génétique et les troubles mentaux. Dans une nouvelle étude, des chercheurs de l’université de Caroline du Nord à Chapel Hill et de l’université Yale ont notamment identifié une base génétique commune à plusieurs troubles psychiatriques. Ces troubles comprenaient le trouble du spectre autistique, le trouble du déficit de l’attention et de l’hyperactivité (TDAH), l’anorexie mentale, le trouble bipolaire, le trouble dépressif majeur, le trouble obsessionnel compulsif (TOC), la schizophrénie et le syndrome de Gilles de la Tourette.

D’après les résultats de la recherche publiée dans la revue Cell, il existe des variantes génétiques spécifiques qui ont des répercussions importantes sur le développement du cerveau et qui sont communes à huit troubles psychiatriques différents. Cette découverte est très importante, car le ciblage de ces variantes pourrait ouvrir la voie à des traitements pour plusieurs pathologies à la fois. Il faut savoir que certains troubles psychiatriques présentent de nombreux symptômes qui se chevauchent, ce qui peut rendre le diagnostic d’une maladie spécifique très difficile.

Troubles Psychiatriques
— james benjamin / Shutterstock.com

Une avancée importante pour le diagnostic et les traitements

La dépression et l’anxiété, par exemple, peuvent coexister et partager des symptômes. Il en va de même pour la schizophrénie et l’anorexie mentale ou encore l’autisme et le TDAH. Une étude ultérieure s’est basée sur ces similitudes pour identifier 136 régions spécifiques du génome associé à huit troubles psychiatriques. 109 de ces « points chauds » présentaient des variations génétiques communes à plusieurs troubles. Ces points chauds communs sont ce que les scientifiques appellent des pléiotropes.

Cependant, l’étude n’avait pas permis à l’époque de savoir pourquoi ou comment ces pléiotropes diffèrent des variantes génétiques qui ne jouent un rôle que dans un seul trouble psychiatrique. Pour trouver la réponse à cette énigme, les chercheurs ont analysé près de 18 000 variantes génétiques dans les 136 points chauds précédemment identifiés. Ils ont ensuite modélisé ces variantes dans des neurones humains. Cela leur a permis de déterminer que 683 de ces variantes génétiques pouvaient altérer la régulation des gènes. Ils ont aussi pu identifier si ces variantes étaient des pléiotropes ou ne causaient qu’un seul trouble.

Cela a été possible car les chercheurs ont constaté qu’il existait plusieurs caractéristiques propres aux variantes pléiotropes. Ces dernières sont notamment plus actives et plus sensibles que les variantes spécifiques à une maladie. Les variantes pléiotropes présentent également des niveaux d’activité prolongés au cours du développement, ce qui suggère qu’elles pourraient affecter différents stades du développement neurologique. Les chercheurs pensent que c’est peut-être aussi pourquoi elles peuvent influencer le risque de plus d’un trouble mental.

Par ailleurs, voici 9 troubles neurologiques rares et méconnus.

Par Gabrielle Andriamanjatoson, le

Source: Science Alert

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