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Dépister physiologiquement les troubles mentaux reste actuellement impossible pour un bon nombre d’entre eux. C’est l’une des raisons pour lesquelles ce genre de maladie est parfois difficile à diagnostiquer. Heureusement, la science ne cesse de progresser et les scientifiques ont créé le premier test sanguin capable de prédire la dépression et le trouble bipolaire.

Un test fiable à 80 %

Les chercheurs de l’université d’Australie-Méridionale, de l’université d’Adélaïde et de l’université médicale de Kunming en Chine ont mis au point un nouveau test qui permet de prédire avec précision si une personne est susceptible de développer certains troubles mentaux. Plus précisément, ce nouveau test permet de mesurer le niveau d’une protéine cérébrale – appelée facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF) – liée au trouble bipolaire et à la dépression. Selon les explications de l’étude publiées dans la revue Journal of Psychiatric Research, cette protéine se présente sous différentes formes qui ont toutes des fonctions biologiques différentes.

Si l’une de ces formes – appelé BDNF mature (mBDNF) – favorise la croissance des neurones et protège le cerveau, les deux autres – le précurseur du BDNF (proBDNF) et le prodomaine du BDNF – se lient à différents récepteurs et provoquent une dégénérescence nerveuse et une inflammation. Ainsi, les personnes souffrant de dépression ou de trouble bipolaire ont des taux sanguins de mBDNF nettement inférieurs à la normale. « De plus en plus de preuves indiquent que l’inflammation des cellules cérébrales est liée à des comportements dépressifs, et le proBDNF semble activer le système immunitaire », a déclaré le professeur Xin-Fu Zhou, coauteur de l’étude, dans un communiqué.

Jusqu’à présent, aucun kit de dosage commercial n’était capable de distinguer avec précision ces différents types de BDNF. « Le BDNF mature et le proBDNF ayant des activités biologiques différentes, travaillant en opposition l’une à l’autre, il est essentiel que nous puissions faire la distinction entre ces deux protéines et détecter des changements dans leurs niveaux », a expliqué le professeur Xin-Fu Zhou. C’est là que le nouveau test développé par les chercheurs chinois et australiens entre en jeu. Ce dernier est capable de déterminer avec précision les types de BDNF. Premier en son genre, le test a un niveau de précision compris entre 80 et 83 %.

Une compréhension plus approfondie des troubles mentaux

Pour créer ce nouveau test, les chercheurs ont effectué des essais sur des échantillons sanguins de 90 patients atteints de dépression grave, de 15 patients atteints de troubles bipolaires et de 96 témoins sains. Selon les données obtenues, les tests ont effectivement pu détecter que les personnes souffrant de dépression et de trouble bipolaire avaient effectivement des niveaux significativement plus faibles de mBDNF dans leur sang par rapport aux témoins sains. Les chercheurs ont également constaté que les personnes qui prenaient des antidépresseurs avaient des taux plus élevés de mBDNF par rapport à ceux qui n’en prenaient pas.

Cette seconde information est très importante, car cela signifie qu’il pourrait aider à évaluer à quel point un patient réagit à un traitement antidépresseur. Pour l’instant, la recherche est préliminaire, mais les chercheurs pensent que le test pourra être utilisé comme un outil de diagnostic fiable dans un futur proche. Par ailleurs, les chercheurs veulent également mener d’autres recherches sur le BDNF, notamment sur la manière dont il pourrait être restauré à l’aide d’un traitement ou encore sur la manière dont il affecte activement le comportement dépressif.     

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1 Commentaire
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3 années

Dommage que la paronoia soit pas testable!