Menés par des chercheurs français, ces nouveaux travaux montrent qu’un apport en acide aminé, sous forme de complément alimentaire, permet de restaurer la mémoire spatiale chez la souris. Cette découverte constitue un véritable espoir pour atténuer les effets de la maladie d’Alzheimer.

Des découvertes importantes

Publiées dans la revue Cell Metabolism, ces recherches issues de la collaboration de scientifiques du CNRS et de l’Inserm mettent en évidence le rôle clef que joue une voie métabolique dans les troubles de mémoire de la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs ont par ailleurs constaté qu’un apport en acide aminé particulier, administré sous forme de complément alimentaire, permettait de restaurer la mémoire spatiale, atteinte de façon précoce chez les souris porteuses de la maladie.

Consommant une grande partie de l’énergie disponible dans notre organisme, le cerveau doit son bon fonctionnement à une étroite coopération entre neurones et cellules de leur environnement (notamment les astrocytes). Bien que la maladie d’Alzheimer, à un stade précoce, soit caractérisée par une réduction de ce métabolisme énergétique, jusqu’à présent les scientifiques ignoraient si ce déficit pouvait contribuer directement aux symptômes cognitifs y étant associés.

Chez les souris modèles de la maladie d’Alzheimer, l’étude a montré que la diminution de la consommation de glucose par les astrocytes entraînait une réduction de la production de L-sérine, un acide aminé produit en grande partie par ces cellules dans le cerveau, et dont la voie de biosynthèse se trouve altérée chez les patients.

— Ocskay Bence / Shutterstock.com

Un apport en L-sérine pour traiter les symptômes précoces de la maladie d’Alzheimer

Précurseur de la D-sérine, la L-sérine est connue pour stimuler les récepteurs NMDA, qui s’avèrent indispensables à l’établissement de la mémoire et plus globalement au fonctionnement du cerveau. Par conséquent, des astrocytes qui produisent moins de L-sérine sont responsables d’une diminution de l’activité de ces récepteurs, se traduisant par une altération de la plasticité neuronale et des capacités de mémorisation associées.

Les travaux menés par les chercheurs ont par ailleurs démontré que les fonctions de mémorisation des souris pouvaient toutes être restaurées via un apport alimentaire en L-sérine, dont l’identification du rôle dans les troubles de la mémoire laisse entrevoir de nouvelles stratégies prometteuses, pouvant être utilisées en complément des thérapies médicamenteuses pour traiter les symptômes précoces des maladies induisant des altérations du métabolisme cérébral (maladie d’Alzheimer, de Parkinson ou de Huntington).

La prochaine étape consistera à tester rigoureusement la L-sérine (déjà disponible comme complément alimentaire) chez l’humain, dans le cadre d’essais cliniques encadrés.

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