— Jiri Prochazka / Shutterstock.com

Avec l’avènement de la pandémie de Covid-19, les autorités du monde entier ont peu à peu pris conscience du danger que représente le commerce d’espèces sauvages et des produits qui en sont dérivés. Pour endiguer ce fléau, Interpol a décidé de mener une chasse aux produits illicites et leurs trafiquants dans plus de cent pays.

Une opération qui a déjà permis d’interpeller près de 700 trafiquants

Une opération policière et douanière transfrontalière d’un mois – entre le 14 septembre et le 11 octobre – a abouti à d’importantes saisies de spécimens et produits d’espèces sauvages et forestières protégées. Menée par l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol) et l’Organisation mondiale des douanes, l’enquête a également abouti à l’arrestation de nombreux trafiquants dans 103 pays. Cette opération fait notamment partie de l’opération Thunder qui a débuté en 2017. Depuis lors, environ 700 trafiquants ont pu être appréhendés, a rapporté Sciences et Avenir.

Selon les informations dévoilées par Interpol dans un communiqué de presse, 1 400 tortues, 6 000 œufs de tortues, 1 800 reptiles, 1 200 oiseaux et près de 16 tonnes de plantes ont été saisis. Au total, ce sont 45 500 plantes et animaux qui ont été collectés par Interpol et ses partenaires. Parmi les produits dérivés qui ont été saisis, plus de 1,3 tonne d’ivoire, plus d’une tonne d’écailles de pangolins, 56 200 kilogrammes de produits marins et 87 camions de bois précieux ont pu être récupérés.

Parmi les pays où les saisies ont été effectuées figurent le Cameroun, le Mexique, le Zimbabwe et l’Inde. Au Cameroun, Interpol a déclaré que les douaniers avaient saisi 187 défenses d’éléphants. Au Mexique, les forces de l’ordre ont secouru un tigre blanc, un jaguar et un lionceau. Enfin, au Zimbabwe, la police a empêché le transfert de 32 chimpanzés vivants de la République démocratique du Congo. En ce qui concerne les plantes, les douaniers ont intercepté une cargaison de 18 tonnes de bois de santal rouge en Inde. Ce bois précieux devait être envoyé aux Émirats arabes unis.

— Annette Shaff / Shutterstock.com

Un effort pour appréhender les futures pandémies

À savoir que tous les animaux et les plantes concernés par cette saisie font partie des espèces protégées par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Avec cette opération, les autorités espèrent freiner ce trafic illicite qui a des effets graves sur l’environnement, mais aussi sur la santé publique. En effet, il est fortement soupçonné que la pandémie actuelle de coronavirus est due à l’empiètement des activités humaines sur les espèces sauvages. Et les probabilités sont fortes pour que les pandémies futures aient la même origine.

« Ce type de trafic est le quatrième plus important au monde et il représente une activité illégale lucrative, dont les conséquences sont dévastatrices non seulement pour l’environnement, mais aussi pour la société, la santé publique et l’économie mondiale », a déclaré le secrétaire général d’Interpol, Jürgen Stock, dans le communiqué. Concernant les effets économiques, ce dernier a expliqué que les activités illicites sur le trafic d’espèces sauvages et tous les produits dérivés sont souvent associées à d’autres activités tout aussi illégales, comme le blanchiment d’argent, la corruption et parfois même l’homicide.

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