Bien plus grosse que la moyenne, cette tique géante est en train d’envahir de plus en plus le sud de la France. Sans danger pour les animaux, elle l’est toutefois pour les êtres humains. 

La présence de cette tique inquiète sérieusement

Cela est la troisième année consécutive que la tique Hyalomma marginatum, aux pattes rayées, envahit l’Occitanie, dans le sud de la France, comme l’a rapporté Midi Libre. Et la présence de cette tique bien plus grosse que la moyenne commence sérieusement à inquiéter. « Lorsque cette tique est présente sur une zone, elle se fixe en priorité sur les chevaux. C’est l’espèce sentinelle. Puis lorsqu’elle est en grand nombre, elle s’attaque à d’autres bêtes d’élevages (ruminants) ou sauvages (sangliers…) et à l’Homme », a commenté Frédéric Stachurski, vétérinaire acarologue au Cirad de Montpellier. 

Selon Frédéric Stachurski, les Pyrénées-Orientales, l’Hérault, le Gard, le sud de l’Ardèche ainsi que le massif des Maures dans le Var sont “à ce jour très infestés par le parasite”. En 2019, la présence en France de cette tique avait déjà été rapportée. “La tique géante, qui apprécie les zones chaudes et arides, s’étend de plus en plus en région méditerranéenne. Des éleveurs qui n’étaient pas touchés nous appellent pour signaler qu’elle est maintenant présente et en nombre !” Ce spécialiste considère que sa prolifération serait favorisée dans l’échange de chevaux ou de bovins avec l’Espagne, pays où elle est très présente. La période la plus critique s’étend du mois d’avril à la fin du mois de juillet, soit lorsque la tique est en pleine activité. En hiver, elle est au repos. 

Cette tique serait porteuse du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo

Depuis 2017, une enquête sur cette tique est menée dans le sud de la France par Frédéric Stachurski. Sans réel danger pour les animaux, elle peut en revanche être mortelle pour l’Homme. Hyalomma marginatum serait effectivement porteuse du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo. Jusqu’à présent, aucune infection n’a été signalée en France, mais cette maladie a déjà fait de multiples victimes dans d’autres pays. En Turquie, ce sont ainsi plusieurs dizaines d’individus qui en décèdent. En 2016, en Espagne, deux personnes en sont mortes. 

Par ailleurs, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce virus provoque des montées de fièvre hémorragique sévère avec un taux de létalité compris entre 10 et 40 %. “La fièvre hémorragique de Crimée-Congo se transmet soit par la piqûre directe de la tique, soit par contact avec du sang ou des tissus d’animaux infectés, pendant ou immédiatement après l’abattage”, rapporte l’OMS. 

Si il faut rester vigilant, il ne faut toutefois pas céder à la panique, aucun cas de fièvre hémorragique de Crimée-Congo n’ayant été recensé en France. Afin de se protéger au mieux contre cette tique, les spécialistes recommandent les mêmes conseils que pour les tiques habituelles, soit porter des vêtements couvrants et utiliser un répulsif. 

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