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Il y a bien plus de super-Terres qu’on ne le pensait, selon une étude

Cette avancée pourrait transformer notre compréhension des zones habitables dans l'Univers

super-terre
— Virrage Images / Shutterstock.com

Notre connaissance des mondes situés au-delà de notre Système solaire s’enrichit sans cesse de découvertes étonnantes. Des astronomes viennent de révéler que les super-Terres, ces planètes rocheuses dont la masse est jusqu’à dix fois supérieure à celle de la Terre, pourraient être bien plus répandues dans l’Univers qu’on ne l’imaginait. Une nouvelle étude, publiée dans la revue Science, montre que ces mondes peuvent se trouver sur des orbites bien plus éloignées de leur étoile que prévu, élargissant ainsi leur distribution potentielle dans l’espace.

Une planète inattendue aux abords lointains de son étoile

Cette avancée découle de l’observation d’une petite exoplanète, baptisée OGLE-2016-BLG-0007, détectée grâce à un phénomène appelé microlentille gravitationnelle. Ce phénomène, prédit par la théorie de la relativité générale, se produit lorsqu’un objet massif déforme la lumière d’une étoile en arrière-plan. Cette exoplanète, située sur une large orbite comparable à celle de Saturne autour du Soleil, présente un rapport de masse planète-étoile environ deux fois supérieur à celui de la Terre et du Soleil.

Jennifer Yee, chercheuse au Centre d’astrophysique de Harvard et du Smithsonian, explique que cette découverte est loin d’être isolée. « Nous avons découvert une petite planète située sur une orbite similaire à celle de Saturne. Cette observation montre que les super-Terres situées entre les orbites de la Terre et de Saturne sont bien plus fréquentes qu’on ne le pensait auparavant. »

Jusqu’à présent, les données fournies par le télescope spatial Kepler suggéraient que les super-Terres étaient fréquentes autour des étoiles, mais uniquement à des distances équivalentes ou inférieures à celle entre la Terre et le Soleil (soit une unité astronomique, ou 1 UA). Désormais, les chercheurs estiment que ces planètes peuvent exister à des distances plus grandes, environ 10 UA, soit dix fois la distance Terre-Soleil.

Une nouvelle perspective sur la formation planétaire

Grâce aux données récoltées, l’équipe estime qu’environ 0,35 super-Terre existe par étoile sur des orbites larges, comparables à celles de Jupiter ou de Saturne. Selon Mme Yee, ces résultats indiquent qu’il existe deux grandes familles de planètes. D’une part, les super-Terres et les Neptunes, de l’autre, les géantes gazeuses comme Jupiter. Cette distinction reflète probablement des différences dans les processus de formation planétaire.

Cette découverte pourrait également enrichir notre compréhension des zones habitables, ces régions autour des étoiles où les conditions sont propices à la présence d’eau liquide, essentielle à la vie telle que nous la connaissons. Bien que Jupiter et Saturne soient en dehors de la zone habitable du Système solaire, des super-Terres sur des orbites similaires autour d’étoiles plus chaudes pourraient s’y trouver.

« Nos attentes en matière de zones habitables sont souvent influencées par ce que nous savons de la Terre, qui reste notre seul point de référence. Mais la nature ne cesse de nous surprendre », explique Mme Yee.

Un exploit technologique inspiré d’Einstein

Cette percée a été rendue possible par le réseau KMTNet (Korea Microlensing Telescope Network), un ensemble de trois télescopes situés au Chili, en Afrique du Sud et en Australie. Ces installations permettent une surveillance continue du ciel nocturne dans l’hémisphère sud, maximisant ainsi les chances de détecter des exoplanètes.

Le réseau utilise le principe des microlentilles gravitationnelles, un effet prédit par Einstein en 1915. Lorsque la lumière d’une étoile passe près d’un objet massif, comme une planète ou une étoile, elle est courbée, créant une sorte de « loupe cosmique » qui permet aux astronomes d’observer des planètes éloignées et souvent invisibles autrement. « Ce n’est pas un hasard. KMTNet a été conçu pour révéler ces planètes plus petites et plus discrètes », précise Mme Yee.

La prochaine étape pour les chercheurs est d’élargir l’échantillon des planètes découvertes en analysant davantage de données collectées par KMTNet. L’équipe espère également affiner les techniques d’observation pour détecter des signaux encore plus faibles et identifier des super-Terres plus petites ou plus éloignées.

Pour rappel, la super-Terre la plus proche dans une zone habitable a été découverte.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Space

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