Des archéologues travaillant sur un site de l’âge du fer près de Cambridge ont mis au jour des centaines de squelettes de grenouilles. À l’heure actuelle, la raison d’une telle concentration d’ossements reste un mystère.
Des milliers d’ossements de grenouilles
Les quelque 8 000 ossements de batraciens ont été découverts dans une fosse de 14 mètres de long à proximité de l’ancienne colonie humaine de Bar Hill, ayant prospéré dans la région entre 400 av. J.-C. et 43 de notre ère. Bien qu’il ne soit pas inhabituel de trouver des restes de grenouilles sur des sites anciens, la quantité de squelettes découverte sur ce site datant de l’âge du fer déconcerte les scientifiques.
« Il s’agissait principalement de grenouilles et de crapauds communs, que l’on trouve aujourd’hui près des mares à travers tout le pays », explique Vicki Ewens du Musée d’archéologie de Londres.
Les restes de céréales carbonisées trouvées à proximité du site suggèrent que ses habitants cultivaient des espèces susceptibles d’attirer des parasites tels que les coléoptères et les pucerons, dont les grenouilles raffolent.
D’après les archéologues, de nombreuses civilisations anciennes (incluant les Égyptiens, Mésopotamiens, Grecs et Romains) considéraient la grenouille comme un symbole de fertilité. S’il existe des preuves de consommation d’amphibiens en Grande-Bretagne remontant à l’âge de pierre, l’absence de traces de combustion ou de marques de coupe rend cette hypothèse peu plausible.
Trois scénarios probables
Ewens estime que les batraciens, connus pour se déplacer en grand nombre au printemps à la recherche de zones humides pour se reproduire, auraient pu tomber dans le fossé et s’y retrouver piégés. Un hiver particulièrement rigoureux aurait également pu avoir raison de ces créatures, connues pour se nicher dans la boue pour hiberner, ou un ranavirus les avoir décimées.
Les 350 squelettes de grenouilles ont été mis au jour à environ un mètre sous la surface. Jusqu’à présent, seules de petites quantités de déchets domestiques datant de l’âge du fer, incluant des tessons de poterie, avaient été trouvées dans la zone.
Ces restes s’ajoutent aux nombreux artefacts et ossements humains découverts au cours de la quarantaine de fouilles réalisée entre 2016 et 2018 sur une superficie de 234 hectares. Ewens espère que leur étude approfondie apportera un nouvel éclairage sur la vie des membres de la colonie de Bar Hill, et permettra d’établir la cause de la mort de tant d’amphibiens.
Par Yann Contegat, le
Source: The Guardian
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