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Pour beaucoup d’individus, les plus beaux souvenirs de leur vie sont ceux de leur enfance. Pourtant, bon nombre de ces souvenirs peuvent s’effacer avec le temps. Dans une avancée incroyable de la science, des chercheurs ont trouvé un moyen de restaurer les souvenirs d’enfance perdus.

Qu’est-ce que l’amnésie infantile ?

Oublier des souvenirs d’enfance est un processus normal et naturel du développement humain. En effet, à mesure que nous grandissons et que nos capacités cognitives évoluent, certains souvenirs s’estompent et sont éclipsés par de nouvelles expériences. De manière générale, les gens ne sont pas capables de se souvenir de tout ce qui s’est passé avant d’âge de 2 ans, et ont rarement des souvenirs d’avant l’âge de 6 ans. Ce phénomène est ce qu’on appelle l’amnésie infantile.

Les scientifiques attribuent cette amnésie au développement continu de l’hippocampe du cerveau, une région clé pour la consolidation de la mémoire. Cette région du cerveau subit une croissance et une restructuration significatives au cours de la petite enfance. Bien que ce phénomène ne soit pas entièrement compris, les experts pensent que les connexions neuronales complexes qui se forment au cours de cette période pourraient contribuer à l’incapacité de retrouver des souvenirs épisodiques spécifiques de la petite enfance.

Dans une nouvelle étude, des chercheurs du Trinity College de Dublin ont découvert que l’amnésie infantile est à la fois évitable et réversible. Pour aboutir à cette conclusion, les scientifiques ont essayé de savoir comment l’amnésie infantile est affectée par les différentes formes d’autisme. Notons que des recherches antérieures ont montré que la réponse immunitaire maternelle, déclenchée en réponse à une infection pendant la grossesse, contribue à la cause de l’autisme chez l’Homme et la souris.

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Les souvenirs de la petite enfance ne sont pas perdus, mais bien cachés dans le cerveau

Avec surprise, les scientifiques ont découvert que cette altération du développement du cerveau protège également contre la perte habituelle des souvenirs de la petite enfance. Les chercheurs ont fait cette découverte en réalisant des expériences sur des souris. Ils ont provoqué une inflammation artificiellement induite (donc sans infection) chez des souris en cours de gestation. Par la suite, il a été constaté que cela a eu un impact sur le fonctionnement de cellules de mémoire spécialisées du cerveau appelées engrammes chez leur progéniture.

D’après les chercheurs, cela implique que l’amnésie infantile est un phénomène causé par un déficit de récupération. Autrement dit, les souvenirs de la petite enfance ne sont pas totalement perdus, ils sont encore stockés dans le cerveau adulte, mais ils ne sont tout simplement pas accessibles par le biais d’un rappel naturel. Au cours de leur étude, les scientifiques ont découvert qu’il était possible de rétablir ces souvenirs en activant les bons engrammes de mémoire chez les adultes.

Les chercheurs ont utilisé la lumière pour déclencher des voies neuronales spécifiques liées aux engrammes de la mémoire de la petite enfance chez les souris. « Cette étude montre tout d’abord que les engrammes du nourrisson ne disparaissent pas, mais sont retenus dans le cerveau à l’état latent jusqu’à l’âge adulte », a expliqué Tomas Ryan, auteur principal de l’étude. « L’utilisation de la lumière pour stimuler les neurones dans les engrammes du nourrisson chez la souris adulte permet de récupérer les souvenirs cibles », a-t-il ajouté. Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue Science Advance.

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