De nouvelles recherches suggèrent que les siestes d’une durée supérieure à une heure ou se répétant plusieurs fois par jour pourraient constituer un signe précoce de la maladie d’Alzheimer.
Un lien bidirectionnel
Si la relation entre la maladie d’Alzheimer et les habitudes de sommeil perturbées est bien établie, avec notamment un sommeil fragmenté à même de favoriser son développement, une étude récemment publiée dans la revue Alzheimer’s & Dementia s’est intéressée à l’impact potentiel des siestes diurnes sur la santé cérébrale à long terme.
Les données utilisées provenaient d’un projet portant sur plus d’un millier de personnes âgées suivies pendant quatorze ans, qui avaient été amenées à porter chaque année pendant deux semaines des dispositifs de suivi de mouvement (les siestes correspondaient à des périodes prolongées d’inactivité pendant la journée) et dont le déclin cognitif avait été régulièrement mesuré à l’aide de différents tests.
Alors que la fréquence et la durée des siestes augmentaient progressivement avec l’âge, il s’est avéré que celles-ci étaient quasiment doublées chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer par rapport aux sujets sains. Les auteurs de l’étude ont également constaté que le lien entre les siestes diurnes et le déclin cognitif était bidirectionnel, avec des personnes ne souffrant pas de problèmes cognitifs au début de l’étude 40 % plus susceptibles de développer la maladie d’Alzheimer dans les six ans si elles faisaient plus d’une sieste quotidienne ou que sa durée dépassait une heure par jour.
Les chercheurs ont par ailleurs constaté que l’association entre les siestes diurnes excessives et la démence persistait après ajustement en fonction de la quantité et de la qualité du sommeil nocturne.
D’importantes implications
Bien qu’il soit impossible de dégager une direction causale à partir de cet ensemble particulier de données, de tels résultats suggèrent que des siestes trop longues ou trop fréquentes peuvent potentiellement accélérer le vieillissement cérébral et également constituer un signe précoce de démence, ce qui souligne l’importance de suivre de près les habitudes de sommeil diurne chez les personnes âgées.
« Notre espoir est d’attirer davantage l’attention sur les habitudes de sommeil diurne et sur l’importance pour les patients de noter si leur horaire de sommeil change au fil du temps », a explique Kun Hu, co-auteur de l’étude. « Les changements de sommeil sont essentiels pour façonner les changements internes du cerveau liés aux horloges circadiennes, au déclin cognitif et au risque de démence. »
Par Yann Contegat, le
Source: University of California San Francisco
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