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La plus ancienne figurine humaine vieille de 8 400 ans dévoilée dans une grotte en Azerbaïdjan

Cet objet pourrait réécrire l’histoire de l’art et des rituels préhistoriques en Eurasie

Figurine grotte
© Yoshihiro Nishiaki et al. via Archaeological Research in Asia

Les ancêtres des humains ont commencé à sculpter il y a environ 30 000 ans. Très archaïques au départ, ces sculptures sont devenues plus complexes au fil du temps. Vestige de ce savoir-faire, des archéologues ont retrouvé une figurine humaine de l’ère mésolithique, une figurine jusqu’à présent unique en son genre.

La plus ancienne figurine humaine du Néolithique jamais découverte

Situé dans la partie sud-est de la montagne Avey du Petit Caucase en Azerbaïdjan, la grotte de Damjili est un site bien connu pour les artefacts qu’on y a trouvé. Ces derniers sont la preuve d’une présence humaine préhistorique dans la grotte au cours du Paléolithique et du Mésolithique. Des recherches archéologiques continuent d’être menées dans cette grotte et des chercheurs y ont notamment trouvé une petite figurine humaine en pierre. Des analyses ont permis de déterminer qu’il s’agit de la première figurine humaine de l’ère mésolithique trouvée dans la région.

Vieille de 8 400 ans, cette figurine a été sculptée par des chasseurs-cueilleurs du Mésolithique. Elle a été retrouvée dans les couches les plus profondes du site, et sa datation implique qu’il s’agit de la plus ancienne figurine humaine connue jamais découverte dans le Caucase du Sud. Les fouilles qui ont mené à cette découverte ont été menées en tandem par les scientifiques de l’Académie des sciences d’Azerbaïdjan et de l’université de Tokyo, et la découverte a fait l’objet d’une étude publiée dans la revue Archaeological Research in Asia.

Figurine
© Yoshihiro Nishiaki et al. via Archaeological Research in Asia

Un trésor unique

Dans leur papier, les chercheurs ont expliqué que cette figurine est antérieure à l’introduction des traditions néolithiques dans la région. Son design unique – différent de celui des figurines néolithiques ultérieures – soulève ainsi d’importantes questions sur les pratiques symboliques et culturelles des populations qui vivaient dans le Caucase du Sud vers 6400 av. J.-C. Découverte en 2023, la figurine mesure 51 millimètres de long et 15 millimètres de large. Des lignes sculptées à sa surface évoquent les traits du visage, les cheveux et les vêtements, mais sous une forme très stylisée. L’une des caractéristiques les plus frappantes de la figurine est la gravure de lignes verticales sur la tête, représentant peut-être des cheveux courts ou une frange.

Un motif circulaire sur le dessus pourrait représenter un bandeau ou une coiffe, tandis qu’un ensemble de lignes sur la partie inférieure de la figurine évoque un pagne ou un tablier. Par ailleurs, contrairement aux figurines en argile du Néolithique, que l’on trouve couramment dans les vestiges archéologiques du Caucase du Sud, la figurine de la grotte de Damjili est en grès. Autre différence marquante par rapport aux autres figurines du Néolithique, cette dernière ne présente pas de traits corporels exagérés, tels que la poitrine ou les hanches. Cela rend son identification sexuelle difficile.

Étant donné toutes les caractéristiques uniques de la figurine, les chercheurs ont tenu à souligner que cette découverte est particulièrement significative, car aucun artefact similaire n’a été découvert dans les environs. Elle fournit également des informations précieuses sur le symbolisme et l’art humains primitifs. Notons que le Mésolithique est considéré comme une passerelle entre les modes de vie des chasseurs-cueilleurs et les premières communautés agricoles. Cette découverte montre cependant que la communauté de chasseurs-cueilleurs de la région était plus sophistiquée qu’on ne le pensait, puisqu’ils possédaient déjà leurs propres traditions visuelles, et ce, bien avant l’arrivée de toute influence extérieure.

Par ailleurs, une figurine préhistorique qui représenterait une déesse de l’eau a été découverte.

Par Gabrielle Andriamanjatoson, le

Source: Arkeonews

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