Le désert du Sahara, s’étendant majestueusement sur le continent africain, est souvent visualisé comme une vaste étendue de dunes de sable interminables. Cependant, en creusant un peu plus profondément, ce territoire aride révèle de fascinants secrets et des trésors cachés qui dépassent l’imagination. Les mystères du Sahara vont bien au-delà des dunes apparentes.
Un désert pas seulement de sable
Contrairement à la croyance populaire, le Sahara n’est pas uniquement constitué de vastes étendues de sable. En réalité, il abrite également d’immenses étendues de grès, de roche mère et d’argile séchée sous ses couches sableuses. En explorant ces profondeurs, on peut découvrir des fossiles précieux et même du pétrole, rappelant que ce n’est pas un simple désert stérile, mais un lieu empli de richesses naturelles variées.
Alors que le sable des côtes se forme par l’érosion des roches par les vagues de l’océan sur des millénaires, à l’intérieur des terres, le sable est souvent le produit de l’érosion des roches par des rivières et d’autres éléments naturels. Ces phénomènes ont façonné le visage du Sahara au fil des époques, le dotant d’une diversité géologique souvent insoupçonnée.
Les changements climatiques historiques du Sahara
Le Sahara n’a pas toujours été le désert aride qu’il est aujourd’hui. D’impressionnantes métamorphoses climatiques l’ont balayé, le transformant périodiquement en un paysage luxuriant. Des études indiquent qu’environ tous les 21 000 ans, le Sahara se transforme en une forêt verdoyante. Cette transformation est due à l’oscillation de l’axe de la Terre, qui modifie les saisons de la mousson et arrose le désert de pluies nourrissantes.
Ce cycle climatique a laissé des traces indélébiles dans le sol saharien. Des fossiles de poissons, découverts à des centaines de kilomètres de tout plan d’eau actuel, témoignent d’une époque où le Sahara était submergé par des lacs et des rivières.
Les découvertes archéologiques
Le Sahara renferme d’incroyables découvertes archéologiques, comme en témoigne la mise au jour d’un méga-lac préhistorique en 2010. Ce lac, révélé grâce à l’étude de fossiles de poissons et de données radar, recouvrait plus de 108 800 kilomètres carrés il y a environ 250 000 ans.
« Ces lacs pourraient être le résultat du débordement du Nil à travers Wadi Tushka, un point bas sur la rive ouest du Nil. L’origine du débordement est cohérente avec les hypothèses récentes sur l’origine du Nil et son intégration dans le drainage de l’Afrique centrale », écrit l’équipe de recherche dans son étude. Des lacs similaires ont pu jouer un rôle crucial dans les routes de migration humaine à travers l’Afrique du Nord, offrant des ressources vitales aux anciennes communautés.
Les vestiges de colonies et de fortifications anciennes, disséminées sous le sable du Sahara, témoignent également de la présence humaine au fil des siècles. Les hommes du Paléolithique se sont probablement établis près de ces sources d’eau abondantes, établissant des communautés florissantes au cœur du désert.
Le plus grand système aquifère d’eau fossile au monde
Au-delà de ces découvertes, l’une des plus grandes ressources cachées du Sahara est l’eau fossile. Le Sahara est le siège du plus grand système aquifère d’eau fossile au monde, le système aquifère du grès de Nubie. Il s’agit d’eau souterraine qui s’est infiltrée dans les couches géologiques il y a des millions d’années, lorsque le climat était plus humide.
Cette eau est stockée sur environ 2 millions de kilomètres carrés sous le Tchad, la Libye, l’Égypte et le Soudan, avec environ 150 000 kilomètres cubes d’eau. Ce gigantesque réservoir d’eau souterraine offre un aperçu de la richesse cachée du désert, qui soutient la vie de manière inattendue dans toute la région.
En conclusion, le désert du Sahara, loin d’être une simple étendue aride et inhospitalière, est un livre ouvert racontant l’histoire fascinante de la Terre, des civilisations anciennes et de la vie elle-même. Ses sables cachent des trésors inimaginables, des témoignages de la riche histoire du monde.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: IFL Science