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Des roches anciennes révèlent la cause d’une disparition massive, il y a un demi-milliard d’années

Cette extinction aurait été déclenchée par des mouvements de plaques tectoniques

roches-anciennes
Fossiles de trilobites © Paul Myrow, Science Advances

Les mystères entourant les extinctions massives de la Terre, notamment celles survenues pendant la période cambrienne, suscitent depuis longtemps l’intérêt des scientifiques. Une nouvelle étude révèle une perspective intrigante : les mouvements des plaques tectoniques d’un supercontinent pourraient avoir joué un rôle crucial dans ces événements cataclysmiques. 

L’événement de Sinsk

L’étude établit des liens entre les formations rocheuses en Antarctique et en Australie-Méridionale, qui étaient toutes deux parties du supercontinent Gondwana à l’époque. Cette connexion suggère que des événements similaires se sont produits autour de ce supercontinent à cette époque, avec des montagnes se formant, des récifs marins mourants, et des matériaux continentaux se déversant dans l’océan.

Paul Myrow, sédimentologue au Colorado College et responsable de l’étude, explique que cette période correspond à la catastrophe d’extinction connue sous le nom d’événement de Sinsk. La période cambrienne (il y a 540 millions à 485 millions d’années) a été marquée par l’événement de Sinsk et l’explosion cambrienne, qui a entraîné une diversité massive de la vie sur Terre.

Cependant, au milieu de cette efflorescence, un certain nombre de groupes importants ont péri en raison de l’extinction de Sinsk, notamment les éponges connues sous le nom d’archéocyathes et les créatures à coquille conique appelées hyolithes, qui avaient auparavant construit d’énormes récifs dans le monde entier. Selon un article publié dans la revue Science Advances, la tectonique du Gondwana, qui a pris naissance il y a 600 à 540 millions d’années, pourrait être à l’origine de cette extinction.

L’analyse des couches rocheuses

Les roches récupérées sur l’île australienne de Kangaroo et dans les montagnes transantarctiques de l’Antarctique ont révélé des preuves de cet événement. Les trilobites ont permis de déterminer avec précision l’époque à laquelle les récifs ont disparu. Comme les trilobites évoluent rapidement, les scientifiques peuvent utiliser les espèces de trilobites qui se sont fossilisées dans une roche pour en estimer l’âge. Des fossiles provenant d’Australie et d’Antarctique ont été datés d’une période allant de 514 à 512 millions d’années, ce qui coïncide avec l’extinction.

Selon M. Myrow, l’Australie et l’Antarctique partagent un passé géologique similaire. Les deux continents actuels, l’Australie à une latitude plus élevée et l’Antarctique à l’équateur, faisaient partie du Gondwana au moment de la catastrophe de Sinsk. Les couches rocheuses des différents sites témoignent d’un passé comparable. 

La tectonique du Gondwana aurait déclenché une série d’événements entraînant la submersion des récifs d’archéocyathes et des modifications des océans. Les mouvements tectoniques ont provoqué le soulèvement des montagnes, l’affaissement des océans adjacents et l’érosion des nouvelles chaînes de montagnes, qui ont déversé des matériaux sur les récifs submergés. Ces perturbations ont eu des répercussions dévastatrices sur la vie marine.

Une carte montrant les positions de l’Australie et de l’Antarctique dans le supercontinent de Gondwana. © Paul Myrow, Science Advances

Les conséquences climatiques des mouvements tectoniques

La « grande province ignée » est une formation géologique qui résulte de l’étirement de la croûte terrestre dans certaines régions et de la remontée de magma vers la surface, où il s’est solidifié en basalte sous l’effet de processus tectoniques. L’atmosphère terrestre s’est réchauffée sous l’effet des nombreux gaz à effet de serre, dont le dioxyde de carbone et le dioxyde de soufre, transportés par ces magmas chauds.

La circulation océanique a ensuite été entravée par ce réchauffement, un scénario dont les scientifiques craignent qu’il ne se reproduise en raison du changement climatique actuel causé par l’Homme. En raison de ce ralentissement de la circulation océanique, moins d’eau riche en oxygène descend au fond de l’océan. Selon Myrow, ce phénomène a provoqué l’extinction de nombreux êtres vivants. 

Les organismes les plus anciens et les plus rudimentaires n’ont pas été épargnés. Selon M. Myrow, les grandes provinces ignées ont été associées à d’autres extinctions, mais pas de manière aussi concluante que l’événement de Sinsk. Par ailleurs, du plastique a été découvert dans des roches anciennes jamais touchées par l’Homme.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Live Science

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