
Bien qu’il soit techniquement possible de recycler le plexiglas, les procédés actuels s’avèrent complexes et peu efficaces. Des chercheurs suisses ont dévoilé une approche simple capable de le décomposer efficacement.
Coriace plexiglas
Le plexiglas (polyméthacrylate de méthyle) se compose de longues chaînes polymères, constituées de molécules monomères étroitement liées entre elles. En raison de leur nature remarquablement uniforme et robuste, la principale approche actuellement utilisée consiste à chauffer ce matériau à des températures d’au moins 400 °C dans un environnement anoxique (absence d’oxygène) pour les briser.
Remarquablement énergivore, ce procédé implique également le traitement des monomères récupérés, rendant de tels procédés difficilement envisageables pour le recyclage à grande échelle de ce type de plastique.
Une autre possibilité explorée consiste à fixer des monomères à l’extrémité de longues chaînes de polymères, qui vont entraîner leur rupture lorsqu’ils sont chauffés à une certaine température. Si cette technique permet de récupérer jusqu’à 90 % des monomères les composant, la production de ce type de plexiglas nécessite des machines spécifiques, et la présence d’additifs (colorants…) a tendance à affecter l’efficacité de la dépolymérisation.
Polymer chemists at ETH Zurich have discovered a surprising way to virtually fully break down #PMMA #plastic – commonly known as Plexiglas – into its monomer building blocks. The process remains unaffected by the presence of additives. https://t.co/AFwn6QL4pe
— ETH Zurich (@ETH_en) March 3, 2025
Une alternative prometteuse
Présentée dans la revue Science, l’alternative prometteuse imaginée par Athina Anastasaki et ses collègues de l’ETH Zurich consiste à ajouter un solvant dichlorobenzène chloré à du plexiglas préalablement broyé, puis à chauffer le mélange à une température comprise entre 90 et 150 ºC et l’exposer à une lumière ultraviolette. Celle-ci provoque la libération d’un radical chlore, permettant la rupture complète des chaînes de polymères.
Tous les monomères libérés peuvent ensuite être purifiés à l’aide de « processus de distillation simple », et être réutilisés pour produire un nouveau plexiglas. Pour ne rien gâcher, des pourcentages remarquablement élevés de ces molécules (entre 94 et 98 %) peuvent être récupérés lorsque le matériau d’origine présente d’importantes concentrations d’additifs.
Pour l’équipe, la prochaine étape consistera à remplacer directement le solvant utilisé par un radical chlore.
En 2023, des chercheurs de Berkeley avaient dévoilé un plastique recyclable à l’infini.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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