Selon une nouvelle étude du MIT parue dans la revue Nature Communications, les océans changeront de couleur d’ici la fin du siècle. Les mers tropicales deviendront plus bleues et plus claires, tandis que les eaux froides, riches en nutriments, deviendront plus vertes et plus sombres.

 

La modification de la concentration en phytoplancton des océans va les faire changer de couleur

Le changement climatique modifie la concentration de phytoplancton dans les océans. Comme son cousin terrestre, le phytoplancton contient de la chlorophylle, un pigment qui absorbe les longueurs d’ondes bleues du Soleil et réfléchit la lumière verte afin de produire du carbone pour la photosynthèse. Les eaux froides et riches en éléments nutritifs avec des populations plus élevées de phytoplancton ont tendance à être plus vertes tandis que les eaux tropicales avec une concentration en phytoplancton moindre prennent une teinte bleutée ou turquoise.

Le phytoplancton se trouvant à la base de la chaîne alimentaire océanique, une modification importante de sa concentration pourrait avoir un impact terrible sur le fonctionnement de nombreux écosystèmes. À mesure que les eaux tropicales et subtropicales se réchauffent, les populations de phytoplancton diminuent, ce qui modifie la couleur de l’eau et la rend plus claire. Tandis que la hausse des températures des eaux vertes et riches en algues des régions froides va de son côté stimuler le développement de phytoplancton plus diversifié, ce qui aura pour effet de les rendre plus sombres.

Par conséquent, la vie dans ces régions du globe, telle que nous la connaissons aujourd’hui, est également susceptible de changer.

 

Ces changements pourraient intervenir dès 2055

D’après Stephanie Dutkiewicz, auteur principal de l’étude : « D’ici la fin du 21e siècle, il y aura une différence notable dans la couleur de 50 % des océans. Les conséquences environnementales pourraient être terribles ». Depuis la fin des années 1990, les scientifiques étudient la couleur des océans afin de déterminer leurs niveaux de chlorophylle et, par conséquent, de phytoplancton. Des variations importantes de la chlorophylle peuvent être dues au réchauffement de la planète, mais également à des phénomènes météorologiques (ouragans…).

Pour ce faire, ils utilisent une simulation informatique avancée qui tient compte de la hausse des températures, de l’acidification des océans et de l’impact probable des rejets de CO2 générés par l’activité humaine, afin de prévoir comment le changement climatique affectera le phytoplancton. De plus, ce programme permet également aux scientifiques de calculer les longueurs d’onde spécifiques de la lumière absorbée et réfléchie par l’océan en fonction de la concentration et du type d’organisme végétal dans une région donnée.

Les océans pourraient commencer à changer de couleur dès 2055, et ce phénomène devrait s’accélérer à l’horizon 2100, avec une hausse de la température moyenne mondiale atteignant alors 3 °C.

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