Des rongeurs africains géants ont été entraînés à détecter l’odeur des principaux produits issus du trafic illégal d’espèces sauvages, et se sont révélés remarquablement performants dans cette tâche.
Des performances impressionnantes
Surnommé « rat géant », bien qu’il n’appartienne pas au genre Rattus, le cricétome des savanes peut mesurer jusqu’à 75 centimètres de long (queue comprise) à l’âge adulte. Outre sa taille, ce rongeur se distingue par son odorat et sa mémoire olfactive remarquablement développés, jusqu’à présent mis à contribution pour détecter les mines antipersonnel ou la bactérie responsable de la tuberculose.
Récemment, des chercheurs ont entraîné 11 rats de l’ONG belge APOPO, nommés d’après de célèbres défenseurs de la biodiversité (Attenborough, Fossey…), à identifier les odeurs caractéristiques d’écailles de pangolin, d’ivoire d’éléphant, de corne de rhinocéros ou de bois d’ébène, ainsi que celles des produits utilisés par les contrebandiers pour les masquer (détergents, câbles électriques…).
Après plusieurs mois de « pause », une nouvelle série d’expériences a montré que les animaux étaient toujours en mesure de détecter les effluves cibles avec une précision parfaite.
Published Today! APOPO’s HeroRATs can detect illegal wildlife products, as shown in a new study. This breakthrough offers hope in the fight against wildlife trafficking. Read more: https://t.co/QQ3Ijh1oOd #WildlifeConservation #HeroRATs pic.twitter.com/3IzWccN1h6
— APOPO (@herorats) October 30, 2024
Si de telles prouesses suggèrent des performances cognitives comparables à celles des meilleurs chiens de détection, la taille réduite des rongeurs implique qu’ils pourraient facilement se faufiler entre des cartons de marchandises ou se glisser dans les systèmes de ventilation de conteneurs scellés.
Une approche plus efficace et moins coûteuse
Les moyens de détection actuels étant coûteux et lents, il est urgent d’améliorer le contrôle des cargaisons suspectes qui transitent dans les ports et les aéroports.
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Frontiers in Conservation Science, le dressage d’un rat géant coûterait environ 8 000 euros, contre près de 30 000 pour un chien.
La prochaine étape consistera à tester en conditions réelles les performances des rongeurs, qui seront équipés de minuscules gilets dotés d’un cordon à bille qu’ils pourront actionner lorsqu’ils détectent une odeur cible.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
Étiquettes: braconnage, rat
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